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Succès de la mise en réseau des mamans de jour

COMMUNES ? Les représentants des cités périurbaines tirent un bilan réjouissant deux ans après la professionnalisation des mamans de jour.

A dix jours de la votation cantonale sur l'accueil de la petite enfance et dans un contexte de pénurie chronique de places en crèche, l'expérience menée par douze communes suburbaines se veut pragmatique. En 2010, les entités intercommunales de Vernier-Meyrin-Mandement, Genève sud-est et Onex-Familles ont créé des structures pour fédérer les accueillantes de leurs circonscriptions. Ces mamans de jour disposent désormais d'un encadrement, de formation continue et même de lieux de rencontre dédiés. «L'engagement contractuel leur assure une reconnaissance», note Monique Boget, conseillère administrative de Meyrin. Les mamans de jour bénéficient ainsi d'une semaine de cinquante heures, d'une caisse de retraite et du droit à des vacances. La facturation ainsi que l'administration sont gérées par l'association. Un progrès à peine imaginable pour celles qui portaient tout elles-mêmes. Les familles s'acquittent, selon leur revenu, d'un coût horaire allant de 1 à 7 francs directement auprès de l'association. Ces montants n'ont aucune incidence sur le revenu des accueillantes, qui avoisine les 5 francs net.

Moins d'angoisse
L'égide communale est aussi une protection. «Les cas de mamans de jour qui n'ont pas reçu leur dû sont fréquents, témoigne la magistrate. En cas de problème, nous sommes là pour soutenir et écouter ceux qui doivent l'être», poursuit Monique Boget. Les parents placeurs gagnent eux aussi en confiance, sachant que celles qui veillent sur leur progéniture ne sont pas livrées à elles-mêmes. «C'est anxiogène de s'en remettre à une petite annonce pour trouver à qui l'on va confier son enfant», évoque la magistrate. «J'adhère à fond, lance une accueillante venue partager son expérience. Je l'aurais fait tout de suite pour ma fille!»
Pour leur requête, les parents s'adressent au service de la petite enfance de leur commune, où ils sont conseillés: plutôt famille ou plutôt accueil collectif, plutôt proche du domicile ou sur le chemin du travail. Chaque commune connaît les disponibilités des municipalités partenaires, ce qui permet de pallier le manque de places d'un lieu sur l'autre.
«Répondre aux besoins», résume Thierry Apothéloz. Le conseiller administratif de Vernier relève que trop souvent le dossier de la petite enfance n'a pas été pris au sérieux par les communes: «Nous sommes convaincus que pour la société cet investissement est rentable à terme.» Et le conseiller administratif de Vernier de poursuivre: on ne peut pas défendre l'économie et ne pas offrir aux personnes de quoi équilibrer leur vie!»

Contraintes administratives
Les initiants des associations de communes se disent déçus que l'Etat ne veille pas à la mise en application de la loi sur l'accueil de la petite enfance. Qui prévoit d'agir exactement à leur exemple. Contact pris auprès du secrétaire général du Service cantonal de la jeunesse, Stéphane Montfort précise que la loi a entre-temps été modifiée. Elle autorise désormais aussi le statut d'indépendant aux mamans de jour.
La Ville de Genève a misé sur cette option. Pour l'heure, les chiffres ne lui donnent pas raison: un tiers des accueillantes cesseront d'exercer à fin juin, certaines à cause des contraintes administratives d'une activité à son compte.
A la Ville, Francine Koch explique que des scénarios sont à l'étude pour permettre de répondre à la loi. «Nous proposons de raccrocher des familles d'accueil autour des lieux où se trouvent des crèches, avec un dispositif groupant les inscriptions», explique la déléguée à la petite enfance. Un projet sera proposé en 2013 au Conseil municipal

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