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photo avec deux verres d'alcool

Alcool: Vernier met le cap sur la prévention auprès des jeunes

4 février 2016 Thierry 0 Comments

Source: Le Courrier / Laura Hunter

La commune propose un programme articulant manifestations festives et politique de réduction des risques liés à la consommation d’alcool.

Miser sur le travail en réseau et privilégier la prévention pour répondre aux problèmes liés à la consommation d’alcool excessive chez les jeunes, voici le pari de la Ville de Vernier. Le maire chargé de la cohésion sociale, Thierry Apothéloz, a exposé hier matin une série de mesures visant à élargir le cadre légal en vigueur, en compagnie de Jacques-André Vuillet, président de l’association Vernier sur rock, Arnaud Vanni, travailleur social (lire ci-dessous) et Rémy Benoit, chargé de projet à la Fédération genevoise pour la prévention de l’alcoolisme (FEGPA). Cette présentation s’est déroulée à l’occasion de la signature d’un accord entre la commune et le festival Antigel portant sur la réduction des risques.

Un programme qui vient de loin

A Vernier, deuxième ville du canton de Genève (35 200 habitants), le nombre de jeunes en rupture sociale et professionnelle a augmenté ces dernières années. Ainsi, 20% de la population touche des prestations sociales. Face à cette situation, la commune privilégie une approche visant la compréhension et la résolution des problèmes à la source, plutôt que le traitement des symptômes. Jacques-André Vuillet a souligné que la prévention en milieu culturel avait toujours été à l’œuvre, dès 1983 dans le cas de Vernier sur Rock, mais qu’elle était maintenant en phase de «professionnalisation».
De son côté, le maire de Vernier a rappelé qu’une convention d’intervention précoce avait été signée en 2012 avec la FEGPA, la Fondation pour l’animation socio-éducative (FASe), le Radix (fondation pour la santé) et la commune. Une déclaration d’intention basée sur trois axes: posture du travailleur social dans l’espace public, guide pour les concierges et manifestations culturelles sur le domaine public. Après trois ans de mise en œuvre et à l’aune des résultats obtenus, la commune a jugé qu’il fallait poursuivre cette fédération des acteurs du terrain.

De la fête et de la prévention

Il s’agit de concilier deux activités a priori très éloignées l’une de l’autre: faire la fête tout en adoptant des mesures pour prévenir la consommation excessive d’alcool et de drogues, avant tout auprès des jeunes, plus vulnérables. D’une part, parce que le public des manifestations culturelles ou festives est souvent majoritairement jeune. D’autre part, car il s’agit d’espaces où l’accès à l’alcool et aux drogues est facilité, voire encouragé. C’est de ces constats et de ces réflexions entre partenaires politiques, institutionnels et associatifs qu’est née une série de propositions visant à réduire les risques dans les lieux festifs.
Elles sont appuyées par la nouvelle loi cantonale sur la restauration, le débit des boissons, l’hébergement et le divertissement (LRDBHD), qui confère aux communes toute la responsabilité et la liberté concernant l’organisation de manifestations. Pour Rémy Benoit, il s’agit d’une formidable opportunité de travailler en réseau et d’appliquer ces mesures.

Quatre mesures complémentaires

Concrètement, les nouvelles prérogatives fixent des obligations supplémentaires pour les organisateurs de manifestations touchant un public jeune. Ces mesures, obligatoires ou recommandées, sont les suivantes: réglementation du prix de vente pour les alcools forts, interdiction des happy hours (promotion de boissons alcoolisées à tarif préférentiel à une heure déterminée), réglementation pour garantir un accès gratuit à de l’eau potable et si possible fraîche, possibilité de faire porter à l’intérieur des lieux festifs un bracelet qui distingue les moins de 18 ans des adultes.

Un travail de proximité

Une typologie des manifestations a été établie. Elle concerne trois types d’évènements, suivant l’âge estimé moyen des participants et l’accès ou non à l’alcool. Cette répartition détermine le comportement à adopter et les mesures à mettre en place. Autre pan du programme: l’échange avec l’organisateur. Une collaboration est ainsi mise en place, durant laquelle le cadre légal est rappelé, mais où on identifie aussi les mesures de prévention et de réduction des risques, en adéquation avec la manifestation. Une check-list est ainsi proposée et une convention rédigée entre les deux parties, faisant office d’autorisation de manifestation sur le territoire de Vernier. Après Vernier-sur-Rock, Antigel est le deuxième organisateur de manifestations culturelles à signer un tel accord.

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