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Contrats de quartier à Vernier : la réussite d’une démocratie de proximité

C'est avec une émotion particulière que je vois la Ville de Genève suivre l'exemple de Vernier en instaurant, à sa manière, des « contrats de quartier » pour rapprocher encore plus les citoyennes et les citoyens de la politique. On ne peut que souhaiter que d'autres communes s'inspirent de ce formidable outil démocratique pour favoriser une citoyenneté active dans les quartiers, qui constituent pour beaucoup de personnes le principal lieu de vie sociale, bien avant la commune ou le canton.

 

A Vernier, ville fractionnée et ciselée par de grands axes routiers ou urbains, l'identité de quartier est très forte : on est souvent d'abord du Lignon, des Avanchets ou des Libellules. Nonobstant les aspects négatifs en terme d'identité communale, ce constat a plutôt poussé les autorités à réfléchir à d'autres formes de démocratie et de participation susceptible de susciter l'intérêt des citoyens pour la chose publique. En s'inspirant de ce qui se fait dans certaines villes de France et d'Allemagne, la ville de Vernier a lancé le premier contrat de quartier de Suisse en 2005, sur la presqu'île d'Aïre ? le Lignon, suivi quelques années plus tard, en 2008, par celui des Avanchets. Dans les deux cas, la démarche a connu un immense engouement et le succès est manifeste, puisque ce sont des dizaines de projets d'habitants qui chaque année sont présentés à un « groupe de pilotage », chargé de leur validation.

 

Le principe est simple et efficace : la commune propose aux habitant-e-s d'un quartier une enveloppe budgétaire annuelle de plusieurs milliers de francs et un mode d'organisation exigent mais peu contraignant. Aux habitantes et aux habitants ensuite de proposer des projets, d'évaluer leur faisabilité, leur intérêt pour l'ensemble du quartier et, naturellement, leur coût. Une fois validés à l'interne, ces projets sont soumis à un groupe de pilotage composé de deux membres du Conseil administratif, d'un représentant de chaque parti politique siégeant au conseil municipal, et de membres d'associations des commerçants ou des habitants du quartier. Si le projet est viable et s'inscrit dans une véritable dynamique qui profite à l'ensemble du quartier, il est alors accepté et les fonds sont débloqués rapidement. C'est ainsi que des fêtes de quartier, des « vides greniers », des rampes de sécurité, des publications, une patinoire ont vu le jour sous l'impulsion des gens du quartier.

 

A la démocratie classique basée sur la représentativité, Vernier offre en plus à ses habitant-e-s une véritable démarche de démocratie participative. Et l'expérience ne s'arrête par là, puisqu'il est envisagé d'offrir, à plus ou moins long terme, un « contrat » par quartier sur la commune !

 

L'expérience qui démarre en Ville de Genève est à saluer. Il est important de souligner à quel point l'idée d'une participation active des citoyennes et des citoyens à la vie sociale ? et donc politique ? de leur lieu de vie, passe par des solutions de démocratie complémentaires à celles existantes. Vernier, puis la Ville de Genève, font office de pionniers dans le domaine. D'autres communes ont déjà manifesté leur intérêt. Espérons que ces projets novateurs se multiplieront à l'avenir.

 

Thierry APOTHELOZ

Conseiller administratif

Ville de Vernier

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