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Ce qu'est une vraie politique d'intégration. L'exemple de Vernier.

17 février 2008 Thierry 0 Comments

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Relayé par la Tribune de Genève du lundi 11 février, une étude discutable met Vernier dans le peloton de queue des communes en matière d'intégration.

 

La Ville de Vernier ne saurait être passé sous un silence approbateur les propos de cet article et de cette étude. Prenons tout d'abord quelques indicateurs parmi les 9 retenus tels qu'ils sont présentés dans cet article.

 

Les habitants étrangers (+ de 25 %) : l'indicateur est peu pertinent puisqu'il ne tient pas compte du statut de l'étranger. Les communes qui ont des immigrés d'organisations internationales ont-elles les mêmes soucis d'intégration que celles qui accueillent des immigrés d'ordre économique ? De plus, dans un canton comme Genève qui compte beaucoup de double nationaux, comment définit-on ce qu'est un étranger ?

 

Les anciens habitants avec la même adresse depuis cinq ans (moins de 60 %) : la mobilité dépend d'autres facteurs que l'intégration. Vernier est une commune populaire qui a un grand parc immobilier de logements sociaux, dans lesquels il y a par principe plus de changements que dans du logement résidentiel.

 

Le taux de chômage (plus de 3 %) : le taux de chômage n'a rien à voir avec l'intégration. On notera par ailleurs avec étonnement que le pourcentage choisi comme limite est bien en deçà de la moyenne genevoise (~7%) et bien en delà de la moyenne suisse (~2.5%). Est-ce à dire que les cantons qui ont un taux de chômage bas ont une meilleure intégration ???

 

Les allophones (plus de 15%) : Cela dépend de la structure de l'immigration. Si elle est récente, le nombre d'allophones sera plus élevé. Cela ne veut pas dire ni que leur accueil, ni que leur intégration ne fonctionne pas !

 

Enfin, un dernier critère : les bâtiments délabrés. Saisir la pertinence de cet argument relève de la gageure. Sur quelles bases a-t-on mesuré ce critère ? L'office fédéral des migrations veut-il nous démontrer que plus il y a d'étrangers plus il y a d'immeubles délabrés ?

 

Au fond, ce qui est particulièrement dérangeant est le fait que cette étude confond « précarité » et « intégration », comme si les deux éléments étaient obligatoirement liés ! Par cet amalgame, elle impose des critères négatifs aux commune populaires ? comme Vernier ? qui ont une population souvent particulièrement défavorisée ! Donc, Vernier part d'emblée perdante dans ce genre d'analyse.

 

Cette étude est une photographie qui ne montre pas les dynamiques d'intégration qui se mettent place. Comme le rappelait la syndique de Renens, elle ne dit rien des initiatives pour l'intégration qui sont mises en place dans les communes.

 

L'intégration ne se décrète pas, ni ne se mesure par une photographie. Elle se construit, jour après jour, dans le respect de chacun, des ses différences, dans la confiance mutuelle et la découverte des autres.

 

Vernier, c'est aussi et surtout :

 

  • La ville des contrats de quartier, structures participatives qui permettent aux habitants de prendre le pouvoir pour décider de leur quotidien avec des budgets conséquents et des politiques qui les appuient dans ces démarches ;
  • La ville des assises de l'intégration 2006 qui ont permis l'émergence d'un groupe de réflexion multiculturel qui propose des projets pour favoriser l'intégration, à l'exemple des fêtes « Au pied des immeubles » à Mouille-Galand ou aux Avanchets ou « ConTAKt » participant à un projet pilote de refonte de sites internet de communes visant à améliorer son accessibilité pour les migrant-e-s ainsi qu'à y faire figurer des informations spécifiques ;

 

  • Une ville qui possède un immense tissu associatif, avec des groupes tels que BENEVERNIER, qui associent des habitants de tous les quartiers dans l'aide bénévole aux habitant-e-s ;

 

  • Des coordinations de quartiers – uniques à Genève ? qui font se rassembler régulièrement les professionnels du social pour agir au plus près des préoccupations du terrain ;

 

  • La ville de l'Ethnopoly aux Avanchets, qui a vu des centaines d'enfants de la cité aller au devant des habitant-e-s, et qui a vu ceux-ci s'impliquer dans un projet utile au sein de leur quartier&nbs
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  • Une multitude de projets ou de mesures déjà mis en ?uvre ou en cours de réalisation à l'instar des soirées citoyennes organisés par la Mairie (pour les jeunes de 18 ans, suisses et étrangers, pour les nouveaux naturalisés, ?), des semaines thématiques aux restaurants scolaires, des cours de français avec l'association Camarada, le P'TITLIBUS aux Libellules, la future épicerie solidaire.

 

  • Une ville riche de 9 maisons de quartiers, jardins robinson et maisons de jeunes, ainsi que des travailleurs sociaux hors murs de la fondation genevoise pour l'animation socioculturelle dans tous les quartiers, avec une mission prioritaire le développement du respect, de l'accueil et de la citoyenneté.

 

Ainsi, l'intégration est l'objet d'une attention quotidienne et d'efforts sur le long terme pour le mieux vivre ensemble, au sein d'une commune riche de sa diversité, où il fait bon vivre et où les habitant-e-s ? pour peu qu'on se donne la peine d'aller à leur rencontre ? font preuve d'un accueil et d'une solidarité exceptionnels. Cela, le type d'étude qui nous est présenté par la Tribune de Genève ne peut pas en rendre compte. Mais les verniolanes et les verniolans, eux, le savent.


L’article de la Tribune de Genève :
undefinedCliquer sur l’image pour lire le texte en version pdf.

La réaction des communes romandes :

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Mon intervention au journal des régions de la Télévision Suisse Romande (TSR1) :

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