Extrait de mon interview dans Le Courrier du mardi 5 mai 2020

Qu’avez-vous ressenti en voyant autant de personnes faire la queue pour l’équivalent d’un ou deux repas?

Thierry Apothéloz: C’est une image insupportable! A la crise sanitaire s’est ajoutée une crise sociale. Les images qu’on a pu voir sont même celles d’une crise humanitaire. Et si je remercie l’élan de solidarité des associations – subventionnées pour la plupart par le canton – et des bénévoles qui ont organisé cette distribution, je reste révolté par cette détresse vécue par des personnes établies à Genève.

C’est-à-dire?

Qui sont ces gens? Des familles monoparentales et des personnes sans statut légal pour la plupart, qui ont perdu leur travail du jour au lendemain, souvent dans le secteur de l’économie domestique. Les employeurs, que nous sommes tous susceptibles d’être, ont oublié leurs responsabilités. Qu’elles soient en situation irrégulière ou pas, les personnes qui ont fait la queue samedi contribuent pourtant à notre prospérité commune et ne sont pas des inconnus.

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