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« Le Canton est cohérent dans sa non-application des lois sur la solidarité internationale… »

6 octobre 2016 Thierry 0 Comments

Source: Tribune de Genève – Laure Gabus

Aide au développement – La Fédération genevoise de coopération publie toutes les données liées à la solidarité internationale.

Grâce à sa généreuse contribution suite au tremblement de terre au Népal, Russin est «championne de la solidarité internationale 2015» à Genève selon les données établies par la Fédération genevoise de coopération (FGC). Au total, 3,3% des dépenses de la commune de 533 âmes ont été destinées à des projets d’aide internationale, soit 56 fr. 29 par habitant.

Ce chiffre se retrouve dans un «ouvrage électronique» publié par la FGC avec l’appui du bureau d’études Idées. Cet outil recense des données et des informations sur les sources de l’aide au développement et ses destinataires. Il marque le 50e anniversaire de la FGC ainsi que les 15 ans de l’adoption de la Loi cantonale sur le financement de la solidarité internationale. Cette loi prévoit de consacrer 0,7% du budget de l’Etat à la réalisation de projets de solidarité internationale. Elle ne concerne pas les communes mais reprend un principe évoqué dans une résolution des Nations Unies.

«L’Etat n’applique pas la loi»

Le Canton n’applique pas cette loi. En chiffres absolus, avec une participation de près de 17 millions de francs, l’Etat reste de loin le plus gros contributeur aux projets de développement. A titre de comparaison, les communes et la Ville de Genève donnent 12 millions. Malgré tout, le financement étatique ne représente que 0,21% du total des dépenses du Canton. Loin du 0,7% prévu, qui ne représenterait pourtant que «70 centimes par 100 francs, constate Maribel Rodriguez, secrétaire générale de la FGC. Le Canton a une forte marge de progression pour mettre en œuvre la loi.» Elle rappelle qu’il y a deux ans, une pétition munie de 14 000 signatures a été déposée en ce sens au parlement.

«Le Canton est cohérent dans sa non-application des lois sur la solidarité», ironise Thierry Apothéloz, maire de Vernier et président de l’Association des communes genevoises. L’élu socialiste rappelle que la Loi relative à la politique de cohésion sociale en milieu urbain n’est pas non plus appliquée.

Solidarité en danger

Cristina Juge, conseillère administrative hors parti de Cologny, présente la politique de sa commune «qui a la chance de pouvoir apporter une aide de 69 fr. par habitant sans prétériter les aides sociales.»

Thierry Apothéloz réagit en refusant «d’opposer un pauvre et un pauvre». Pour lui, «la solidarité internationale n’est ni de la pitié, ni de la charité mais la seule réponse possible face aux disparités abyssales de notre monde». Il donne l’exemple de Vernier, qui maintient une ligne budgétaire pour cela malgré ses difficultés financières et les pressions de l’UDC.

Guy Mettan, directeur du Club suisse de la presse et député au Grand Conseil, souligne que «maintenir cette ligne budgétaire au parlement est chaque année une performance».

Pour Laurent Jimaja, maire Vert du Grand-Saconnex, aider le Sud doit être pris en compte au niveau politique par les pays du Nord «car les gens ne rêvent que d’une chose: être heureux chez eux. Mais si les jeunes ne trouvent pas de quoi faire là où ils sont nés, ils n’auront d’autre choix que l’exil.» (TDG)

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