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Des jardins familiaux

Les jardins familiaux, ces petits paradis populaires

Pas moins de 8 groupements de jardins familiaux sur les 25 que compte la Fédération genevois des Jardins Familiaux, se trouvent à Vernier. Montfleury, Garenne, Champ-Bossu, Bel-Essert, Etang, Bois-des-Frères, Châtelaine et Isaac-Anken sont dispersés à travers tout le territoire de la deuxième ville du Canton de Genève.

Vernier est une ville populaire et elle l’assume. Et c’est justement pour des quartiers et des habitant-e-s comme les siens que, voilà près d’un siècle, certains ont eu l’ingénieuse idée de proposer des petits coins de verdure à celles et ceux qui n’avaient parfois que le béton pour horizon!

Les jardins familiaux, ces concentrés de vie

Les jardins familiaux sont un concentré de vie, dont la philosophie basée sur la solidarité, l’entraide, la bonne humeur et l’entente cordiale sont les piliers! J’ai eu la chance, dans ma prime jeunesse, de parcourir ces jardins au gré des invitations reçues par mes amis, qui avaient la chance d’en avoir un. J’ai pu y passer des heures à manier la truelle et le râteau, à ramasser des tomates et des courgettes, et plus tard à boire l’apéritif au soleil. Je n’ai connu que des moments de bonheur, rythmés par les accolades des familles qui passaient ça et là et nous apostrophaient avec gentillesse.

L’état d’esprit des jardins familiaux, en un siècle, n’a finalement que peu évolué. Bien sûr, d’autres problèmes sont venus se greffer, tels que les incivilités, les vols et les cambriolages. Mais au final, il fait toujours bon passer du temps au jardin, entre ami-e-s, en famille, pour celles et ceux qui ont la chance de pouvoir jouir d’un de ces petits coins de bonheur.

Les jardins familiaux ont permis à des générations d’habitant-e-s des villes de respirer un autre air, de cultiver leur propre terre, de s’extirper quelques heures ou weekends, du bruit des cités et du béton des villes. Ils ont permis d’offrir de nouveaux horizons à celles et ceux qui n’en avaient pas forcément devant leur fenêtre. Ils ont rendu des milliers d’enfants heureux, leur ont appris à aimer et à respecter la terre, la nature, la beauté des fleurs ou le vrai goût des légumes, cultivés à la sueur du front, et qui ont un goût autrement délicieux que ceux qu’on trouve en grandes surfaces.

Les jardins familiaux, le goût d’un petit paradis

Les jardins familiaux ne sont pas des paradis, mais ils en donnent assurément le goût et favorisent les relations entre les gens, leur donnent des soupapes de respiration dans un monde qui n’est pas toujours rose, et leur offrent un poumon de verdure au milieu de l’asphalte.

A l’heure où nos ressources agricoles sont menacées, où la malbouffe gagne partout du terrain et où nos enfants ne savent plus faire la différence entre un poivron et un chou-fleur, les jardins familiaux fonctionnent avec les mêmes motivations qu’il y a un siècle.

Vernier, ville pionnière des fruits et légumes oubliés

Depuis quelques années maintenant, notre ville, lors de son célèbre marché de printemps, est devenue pionnière dans la valorisation d’espèces anciennes, fidèle à l’esprit de Pro Specie Rara.

Ces jardins familiaux bien ancrés dans le passé et dans le présent. Ils ont un rôle à jouer pour notre futur, dans le maintien de ces fruits et légumes oubliés. Ils pourraient devenir les promoteurs du maintien de notre diversité patrimoniale. Un lien inédit entre urbain, populaire et écologique. Que diriez-vous de déguster de l’ail racombole, du persil tubéreux, des artichauts violeta de Plainpalais ou encore des carottes rouges à forcer parisienne produits à quelques kilomètres de chez vous par vos voisins ou amis?

Discours du 17 mars 2016 lors de l’assemblée générale du Groupement de Villars

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