Le projet de police-citoyenne annoncé à grands renforts de messages populistes n’est pas une idée nouvelle. Depuis 1992, le dispositif existe dans certaines zones villas du canton de Vaud. Pour quels résultats ? Nous n’en savons évidemment rien, les initiatives n’ayant fait l’objet d’aucune évaluation, qui plus est en milieu urbain. Si la mesure en elle-même mérite d’être réfléchie, la façon dont s’en est emparé le MCG pourrait dangereusement dégénérer en donnant aux citoyens une place qui ne peut en aucun cas leur appartenir. Compte-tenu des dérives auxquelles nous ont habitués les populistes en terme de discours sécuritaires, la proposition confine même à vouloir se faire justice soi-même, ce qui permet de craindre le pire.
Le projet soulève en premier lieu la question de la place de chacun dans la société moderne. Demander aux habitants de se substituer à la Police, c’est mettre en danger tant la population que les forces de l’ordre. L’une des grandes avancées de l’Etat de droit est d’avoir réussi à confier à la seule Police la délicate mission de la sécurité publique et de l’avoir entrainée et équipée en conséquence. Quelles que soient les louables intentions qui animent les habitants désireux d’une meilleure sécurité, le risque est trop grand de permettre à chacun de devenir du jour au lendemain le shérif de son quartier. Des bavures se produisent en effet inéluctablement lorsque la problématique sécuritaire dans son sens premier est abandonnée – même en partie – aux citoyens. L’exemple extrême et tragique de Trayvon Martin, ce jeune innocent assassiné par un vigile raciste en Floride au printemps 2012, illustre bien les risques inhérents à ce type de dispositif.
Aujourd’hui, au lieu de parachuter des habitants dans un rôle dangereux pour eux-mêmes et les autres, nous devons plus que jamais réaffirmer notre soutien indéfectible aux forces de l’ordre. Nous devons aussi aller plus loin. Conformément à une proposition que j’ai formulée récemment, le Canton de Genève doit maintenant créer des zones de sécurité prioritaire pour affecter plus de moyens là où il y a davantage de besoins. Aujourd’hui, il faut prioritairement renforcer une présence policière visible dans les quartiers qui en ont le plus besoin.
Occuper le terrain, c’est déjà résoudre une partie du problème. Mais pas avec des milices citoyennes. Avec les forces de l’ordre. Cela implique que notre Police obtienne les moyens adéquats et que le Canton prenne ses responsabilités. Faute de quoi, effectivement, les dérives sécuritaires impliquant des citoyens justiciers dont les populistes font aujourd’hui l’apologie risquent de se développer, dangereusement.
La sécurité appartient à la police
Le projet de police-citoyenne annoncé à grands renforts de messages populistes n’est pas une idée nouvelle. Depuis 1992, le dispositif existe dans certaines zones villas du canton de Vaud. Pour quels résultats ? Nous n’en savons évidemment rien, les initiatives n’ayant fait l’objet d’aucune évaluation, qui plus est en milieu urbain. Si la mesure en elle-même mérite d’être réfléchie, la façon dont s’en est emparé le MCG pourrait dangereusement dégénérer en donnant aux citoyens une place qui ne peut en aucun cas leur appartenir. Compte-tenu des dérives auxquelles nous ont habitués les populistes en terme de discours sécuritaires, la proposition confine même à vouloir se faire justice soi-même, ce qui permet de craindre le pire.
Le projet soulève en premier lieu la question de la place de chacun dans la société moderne. Demander aux habitants de se substituer à la Police, c’est mettre en danger tant la population que les forces de l’ordre. L’une des grandes avancées de l’Etat de droit est d’avoir réussi à confier à la seule Police la délicate mission de la sécurité publique et de l’avoir entrainée et équipée en conséquence. Quelles que soient les louables intentions qui animent les habitants désireux d’une meilleure sécurité, le risque est trop grand de permettre à chacun de devenir du jour au lendemain le shérif de son quartier. Des bavures se produisent en effet inéluctablement lorsque la problématique sécuritaire dans son sens premier est abandonnée – même en partie – aux citoyens. L’exemple extrême et tragique de Trayvon Martin, ce jeune innocent assassiné par un vigile raciste en Floride au printemps 2012, illustre bien les risques inhérents à ce type de dispositif.
Aujourd’hui, au lieu de parachuter des habitants dans un rôle dangereux pour eux-mêmes et les autres, nous devons plus que jamais réaffirmer notre soutien indéfectible aux forces de l’ordre. Nous devons aussi aller plus loin. Conformément à une proposition que j’ai formulée récemment, le Canton de Genève doit maintenant créer des zones de sécurité prioritaire pour affecter plus de moyens là où il y a davantage de besoins. Aujourd’hui, il faut prioritairement renforcer une présence policière visible dans les quartiers qui en ont le plus besoin.
Occuper le terrain, c’est déjà résoudre une partie du problème. Mais pas avec des milices citoyennes. Avec les forces de l’ordre. Cela implique que notre Police obtienne les moyens adéquats et que le Canton prenne ses responsabilités. Faute de quoi, effectivement, les dérives sécuritaires impliquant des citoyens justiciers dont les populistes font aujourd’hui l’apologie risquent de se développer, dangereusement.
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