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Les gens du voyage à Vernier. L’article de la Tribune.

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© Pascal Frautschi | Vernier. Le maire de la commune, Thierry Apothéloz, s'assure avec la police de l'évacuation ordonnée du site.

 

 

Baronesse, Da Vinci et Vivaldi. Des noms qui ne font pas très zone industrielle. Des noms de caravanes, tirées par un véritable parc à Mercedes. C'était hier, au lieu-dit Morglas, non loin du stade de foot et des tennis, sur la commune de Vernier.

Un champ sur une parcelle privée. On ne voit plus l'herbe. Depuis dimanche, le campement des gens du voyage a pris du volume. D'abord sept caravanes pour autant de familles. C'était jeudi dernier. Le maire socialiste, Thierry Apothéloz, donne son accord, à deux conditions: le séjour ne doit pas dépasser une semaine, le site doit être respecté et nettoyé par ses utilisateurs au moment du départ. Ils viennent de Meyrin et tout s'était bien passé jusque-là.

Tout ne se passera pas aussi bien à Vernier. Dimanche à 15?h?30, soixante nouvelles caravanes débarquent d'un coup. Le Cirque Knie, en version délocalisée. Le cirque aussi sur la ligne téléphonique de la mairie. Les riverains réagissent. «S'ils sont venus pour faire l'inventaire dans le secteur, cela ne va pas la faire», note l'un d'eux.

Bref, ce voisinage subitement très envahissant déplaît. Jusqu'au maire lui-même qui se rend sur place en compagnie d'un capitaine de gendarmerie. Il discute avec les chefs de clans et fixe un ultimatum à lundi 15?h?30. L'espace occupé doit être libéré, puisque le contrat de tolérance n'a pas été respecté.

Contrôles d'identité

Dans l'intervalle, la police procède à des contrôles sur le site. Les papiers indiquent une provenance, la France, les plaques minéralogiques, différents pays, dont l'Italie.

En début d'après-midi, gendarmes et policiers municipaux se déploient en bordure du champ. A l'heure dite, une quarantaine de caravanes «s'encolonnent», prêtes à partir. Le message a été entendu, mais il a fallu hausser le ton pour qu'il parvienne à certaines oreilles récalcitrantes. Des enfants jouent sur l'herbe avant de monter dans les voitures. Ils sont plus loquaces que leurs parents. «Où allez-vous?» Un adolescent répond: «Là-bas, vers le lac.» Là-bas, c'est le canton de Vaud. Une destination incertaine qui intéresse la police. Elle aussi est du voyage, jusqu'aux limites cantonales.

Parmi les ennemis déclarés de ces transhumances de caravanes figurent les amis du MCG. Lequel parti s'est fendu d'un communiqué indigné condamnant «l'occupation illégale du domaine public».

Son président, Eric Stauffer, s'est rendu sur les lieux hier vers 16?h pour s'assurer que l'occupation était bien terminée. «Si le problème n'est pas réglé, on en remettra une couche», a-t-il lancé au maire de la commune, dans un échange bref et peu estival. Pour la couche, on peut compter sur lui.

 

Thierry Mertenat | 27.07.2010 | 00:01

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