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Discours du 1er août 2010 à Vernier-village

20050803_drapeau_suisse_2005_sm.jpgMonsieur le Consul du Portugal à Genève,

Madame et Messieurs les députés,

Monsieur le Président du Conseil municipal,

Messieurs les Conseillers administratifs, 

Mesdames les Conseillères municipales, Messieurs les Conseillers municipaux,

Chères habitantes et chers habitants de Vernier,

 

En tant que Maire de Vernier, j'ai l'immense plaisir de souhaiter à toutes et à tous une cordiale bienvenue pour cette célébration de notre fête nationale. Chaque 1er août est un moment important. C'est l'anniversaire de notre Confédération. C'est la célébration de la plus ancienne démocratie du monde. C'est en effet le jour où nous partageons, quelque soit notre origine, notre amour pour cette petite Suisse qui a su devenir si grande par son ouverture au monde, sa sagesse, sa formidable capacité à intégrer de façon harmonieuse l'ensemble des minorités qui la composent.

Je suis un enfant de la Commune. J'ai grandi dans la cité des Avanchets. Beaucoup de mes amis étaient des étrangers. J'ai appris à connaître leur culture comme ils ont appris de la nôtre. Nous aimions notre cité, notre commune et cette Suisse, qui nous offrait tellement. Aujourd'hui, je vis dans la cité du Lignon. J'y retrouve tous ces mélanges de culture, toutes ces communautés qui cohabitent harmonieusement.

La Suisse a toujours puisé sa force dans les différences qui la composent.

Cette Suisse que nous connaissons aujourd'hui et qui nous rassemblent sous le même drapeau a toujours été une terre de mélanges, d'échanges et d'intégration.

Celles et ceux qui veulent nous faire croire que notre diversité est une faiblesse, que les Suisses et les étrangers ne peuvent pas cohabiter ces gens ne connaissent pas ? et c'est un paradoxe ? la Suisse qu'elles et ils prétendent défendre.

Ne vit-on pas dans un pays composé de 26 cantons différents, parlant 4 langues nationales ?

La Suisse est un des seuls ou le seul pays multiculturel d'Europe qui ne connaisse pas de velléités indépendantistes en son sein. La Suisse a réussi à faire cohabiter jusqu'ici des religions qui ailleurs se font la guerre, des peuples aux langues différentes qui ailleurs se méprisent.

Les trois vallées qui ont prêté serment le 1er août 1291 pour créer la Suisse se sont progressivement ouvertes aux terres alentours qui voulaient les rejoindre. Les accueillir pour former une alliance où, malgré les différences de chacun, c'était ensemble qu'ils étaient plus forts. Un récent sondage qui vaut ce qu'il vaut, annonçait que les populations des régions limitrophes de la Suisse souhaitaient nous rejoindre: le peuple Suisse était fier. En dehors de cet exemple, c'est notre volonté de nous élargir, d'être capable de faire Suisse ce qui ne l'est pas en apparence, que je souhaite ici souligner.

Les mêmes qui applaudissent les exploits de Roger Federer ? dont la mère est Sud-Africaine ? suivent les exploits d'Ernesto Bertarelli ou de Martina Hingis, vibrent en voyant la Nati de Philippe Senderos ou de Johan Djourou devraient pourtant se souvenir que ses champions sont des enfants d'immigrés. C'est la force de notre pays d'avoir réussi à en faire des Suisses fiers de défendre ses couleurs.

A Vernier, ce multiculturalisme composé de plus de 120 nationalités est plus présent que partout ailleurs dans le canton de Genève, puisque près de la moitié de notre population est étrangère. Portugais, Espagnols, Italiens, Français, Kosovars, Albanais forment la majorité de nos communautés étrangères.

Lorsque je voyage à l'étranger, je parle de ce multiculturalisme de ma ville, Vernier. Je suscite l'étonnement. Comment font toutes ces cultures pour vivre ensemble? Il y a certes parfois des difficultés au quotidien, mais en comparaison des situations d'autres pays tels que la France nous suscitons comme je vous l'ai dit l'étonnement et l'admiration.

Ce sont des efforts permanents des Suisses comme des étrangers pour arriver à atteindre cette qualité de vie. Je voudrai profiter de mon propos pour vous en remercier très sincèrement. Cette solidarité est fort utile dans les projets que nous menons au sein de notre commune.

Il y a aurait tellement de bonnes ou de mauvaises raisons pour les comprendre que le temps des discours serait bien trop long.

Aujourd'hui, cet esprit d'ouverture, je souhaite l'incarner en faisant du Portugal l'invité d'honneur de notre fête. Cette communauté compte à Vernier plus de 3’500 membres. Faites un simple calcul: 1 habitant sur 10 est Portugais. C'est la plus grande communauté étrangère à Vernier comme à Genève. C'est avec beaucoup de plaisir que nous l'invitons à nous rejoindre en tant que communauté amie.

L'immigration portugaise est un peu plus tardive que celles des espagnols et des italiens. Elle commence à être importante dans les années 80. Aujourd'hui la communauté portugaise est parfaitement intégrée à la vie helvétique, tout en gardant de profondes attaches avec sa patrie d'origine. Qu'elle partage avec ses restaurants, son folklore dont on a déjà vu un extrait tout à l'heure. Fiers de leurs racines, fiers de vivre en Suisse, généreux, amicaux, chaleureux, les Portugais font partie intégrante de notre pays. Je remercie chaleureusement Monsieur le Consul du Portugal d'avoir accepté mon invitation pour venir témoigner.

Denis de Rougement a dit un jour : « Les Suisses s'entendent parce qu'ils ne se comprennent pas ». Je pense qu'il avait tort. La Suisse est un pays où les habitantes et les habitants s'entendent, parce qu'ils se respectent.

Mon quotidien de magistrat communal me le confirme. Vernier est active sur tous les fronts dans le domaine de l'intégration sociale et professionnelle, du vivre ensemble. Comment ne pas parler ici des contrats de quartier, ces formidables outils de démocratie participative. Ils permettent à chacune et à chacun ? ce, quelle que soit sa nationalité ? de prendre une part active à la définition de son quotidien et à la vie de quartier. Nous sommes les premiers et jusqu'ici, les seuls en Suisse, à avoir instauré de tels outils démocratiques. Les pères fondateurs de la Suisse en seraient sans aucun doute fiers.

Nous vivons aujourd'hui un temps de crise, qui exclue de nombreux citoyens de la vie sociale et professionnelle. Notre commune est un acteur privilégié pour apporter des réponses concrètes aux problèmes quotidiens des citoyennes et des citoyens. Je m'y emploie chaque jour. Un exemple ? Un grand magasin de meubles ouvrira prochainement ses portes à Vernier. Ce sera plus de la moitié des futurs employés qui viendront de notre commune après un engagement fort de Vernier en ce sens.

Je suis fier de ma Suisse, de notre Suisse, quand elle est suffisamment sûre de ses valeurs pour ne pas vivre dans un climat de peur, quand elle est accueillante et tolérante. Vous pouvez également en être fier.

Je suis fier de Vernier, ville multiculturelle, où toutes les nations peuvent et doivent cohabiter harmonieusement pour répondre aux défis de notre société. Sans aucune exclusion. Vous pouvez également en être fier.

Je suis fier d'être avec vous, de vous écouter et de vous côtoyer chaque jour, dans mon rôle de Maire, tant de d'habitantes et d'habitants qui veulent résolument

construire ? ensemble ? la Suisse de demain.

Que la fête soit belle !

Vive la Suisse !

Vive la République et Canton de Genève !

Vive Vernier !

 

Je ne pourrai quitter ce podium non sans remercier vivement et chaleureusement l'ensemble des collaboratrices et des collaborateurs qui ont contribué par leur engagement et leur dynamisme à la réussite de cette belle fête : les services de la culture, de la voirie, de la sécurité municipale, des espaces verts, de la récupération, des équipements, des sports, de l'action sociale et des solidarités, les sapeurs pompiers de la Compagnie 51, les sauveteurs auxiliaires et les samaritains. Je veux également remercier également les bénévoles des associations qui se mobilisent pour nous offrir des stands de qualité.

Qu'ils et qu'elles soient toutes et tous félicités et applaudis.

 

 

 

 

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