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Congrès du Parti Socialiste Genevois au Lignon : mon intervention

 

Chères et chers camarades,

 

En ma qualité de Conseiller administratif de la Ville de Vernier, j'ai l'immense plaisir de vous souhaiter la bienvenue dans ce magnifique quartier du Lignon pour ce Congrès annuel 2010 du Parti socialiste genevois.

 

Le Lignon s'est rendu célèbre pas seulement parce qu'il est le plus long immeuble d'habitations d'Europe (1060 m) mais surtout par ce qu'il dégage. Passé le premier immeuble, vous découvrez un formidable ensemble composé d'équipements publics, de commerces, d'écoles et de centres sociaux, une extraordinaire mixité sociale de plus de 7000 habitants. On y parle des dizaines de langues, des aînés côtoient les familles, les plus aisés les plus fragiles. Les associations y sont nombreuses et les projets ne manquent pas. A deux pas de la nature, le Lignon offre une vraie dynamique de vie collective, avec ses joies et ses peines. Je suis heureux de vous y accueillir aujourd'hui car notre présence au c?ur de ce quartier, de cette ville de Vernier, est hautement symbolique.

 

Cette année 2010 sera exempte de toute échéance électorales, certes, mais pas exempte d'enjeux politiques fondamentaux, loin de là.

 

En effet, après des résultats pour le moins décevants  lors des dernières élections cantonales, il s'agit pour nous de profiter de ce répit pour resserrer nos rangs, panser nos blessures et retrouver notre rage de vaincre et notre envie de gagner.

 

Car les prochaines échéances, en 2011, s'annoncent cruciales. Il y aura les élections fédérales, bien sûr, où nous avons un solide bilan à défendre et une présence à renforcer. Mais surtout, avant cela, nous devrons livrer bataille lors des élections municipales.

 

Ces élections, plus que toutes autres, sont celles de la proximité, de l'écoute et de l'action. Car avant d'être citoyennes et citoyens d'un pays ou d'un canton, on est d'abord citoyennes et citoyens d'une ville ou d'un village, voire même d'un quartier, comme c'est le cas ici même, dans la cité du Lignon.

 

Ces élections sont une échéance importante pour convaincre de la pertinence de nos idées, pour vérifier notre emphase avec les préoccupations de la population. Plus que toute autre, la politique municipale est celle qui, de facto, est au centre de la vie des habitantes et des habitants.

 

Dans toutes les grandes communes du canton, des socialistes sont présentes et présents dans les législatifs et les exécutifs, et s'appliquent au quotidien à mettre en ?uvre des politiques axées sur la solidarité, le partage, l'écoute et la tolérance. Directement, par une action de proximité, nous intervenons auprès de nos habitantes et nos habitants. Et les résultats sont visibles, concrets, importants.

 

A Vernier, grâce à un parti socialiste fort (dont je voudrai saluer ici l'engagement pour nous accueillir) nous avons mis en ?uvre une multitude de projets qui améliorent le quotidien de nos concitoyennes et concitoyens. Un service de la jeunesse et de l'emploi compétent et efficace dans l'insertion et la réinsertion, une politique de la petite enfance volontariste qui a augmenté drastiquement le nombre de places de garde à disposition, un service de l'action sociale engagé sur tous les fronts pour venir en aide aux plus faibles et aux plus démunis d'entre nous. Et puis, comment ne pas parler de nos « Contrats de Quartier », présents depuis 2005 ici, au Lignon ? les premiers de Suisse ? qui permettent, plus que partout ailleurs, aux citoyennes et aux citoyens d'avoir voix au chapitre des dépenses publiques et de proposer, sans barrière administrative ou politique, des projets d'utilité collective pour améliorer la qualité de vie dans leur quartier.

 

La Ville de Vernier, certaines et certains d'entre vous le savent, est certainement l'une des plus précarisées de notre canton : taux de chômage le plus élevé, chiffres de l'aide sociale qui explosent, revenus les plus bas. Les besoins d'un socialisme fort sont évidents. Et je pense que, de ce côté-là, nous n'avons pas à rougir de notre bilan.

 

Cependant, Camarades, la bonne volonté, les faits et tous les bilans du monde ne suffisent pas à gagner une élection municipale.

 

Si notre action est bonne, juste, efficace, cela ne signifie pas nécessairement que les citoyennes et les citoyens nous accordent leur confiance.

 

En effet, depuis quelques années déjà, d'autres forces politiques sont soudainement apparues sur les échiquiers politiques communaux. Des forces politiques pour lesquelles il est toujours plus facile de dire ce qui ne va, plutôt que de reconnaître ce qui fonctionne. Des forces politiques qui sont capables des pires discours démagogues, mais qui une fois au pouvoir n'ont pas l'ombre d'une solution réaliste pour améliorer le quotidien des gens. Des forces politiques qui flattent les plus bas instincts et font appels aux côtés les plus sombres et égoïstes des gens plutôt que de promouvoir les valeurs d'égalité, de solidarité et de tolérance dont nous, socialistes, sommes les seuls garants crédibles.

 

Et c'est là qu'il existe un paradoxe insupportable : malgré des bilans positifs, des avancées sociales importantes, une intervention au plus près des préoccupations des habitantes et des habitants, les dernières élections ont vu ? particulièrement dans les grandes communes suburbaines ? les socialistes perdre progressivement des voix au profit de ces forces populistes et démagogiques, dont la crédibilité est proportionnelle à l'incompétence.

 

Pour les élections municipales de 2011, il nous faut impérativement stopper leur avancée. 2010 ne sera pas de trop pour affiner notre programme, renforcer notre présence de tous les instants dans la rue, sur les stands, mais aussi dans les réunions, les meetings, les fêtes de quartier.

 

Pour regagner cette crédibilité, si injustement perdue, il nous faut démontrer ? et nous avons tant de bilans positifs pour le faire ? que la société solidaire que nous proposons vaut bien mieux que celle de la haine, de l'exclusion, du mépris et de l'arrogance prônée par certains !

 

2011 sera une année charnière. Des sièges devront être ardemment défendus dans la plupart des exécutifs et législatifs communaux. Souvent, par nos divisions, notre manque de réalisme, notre aveuglement, nous avons contribué à ouvrir la porte au populisme et à la démagogie de certains. Ne commettons plus cette erreur. Soyons forts, unis. Concrétisons les alliances qui nous permettrons de sortir vainqueurs des urnes et offrons à notre population, qui en a plus que jamais besoin, un socialisme fort, crédible et efficace.

 

Camarades, nos concitoyennes et concitoyens ont besoin de nous.

 

Je plaide pour que la nouvelle direction de notre parti, celle qui sera élue aujourd'hui par nous tous, y pense à chaque instant.

 

Je plaide pour que 2010 soit l'année du renouveau et du combat.

 

Je veux que 2011 soit l'année de la victoire.

 

Et je suis fier, aujourd'hui, que ma Ville de Vernier soit le témoin d'un parti qui saura redevenir plus combatif que jamais.

 

Vive Vernier !

Vive le Lignon !

Vive le socialisme !

 

 

Thierry APOTHELOZ

Le Lignon, le 20 mars 2010

 

 

 

 

 

 

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