Faut-il encore vanter les mérites du sport? Nul n’ignore ses bienfaits pour la santé. Mais pas seulement. Le sport est aussi un incroyable vecteur d’intégration, de cohésion sociale et d’inclusion. Il est l’un des fondements de ce qui nous permet de faire société. Le sport, c’est aussi l’émotion, l’adrénaline, le partage, dans les victoires comme dans les défaites.
À Genève, le sport se porte comme un charme. En hockey, nous sommes champions suisses. En football, nous sommes vice-champions de Suisse et vivons une fantastique aventure européenne. Nous brillons en athlétisme, en natation, en BMX, en ski, en curling et dans bien d’autres disciplines encore, dans lesquelles nous remportons régulièrement des trophées et des titres, y compris au sommet de l’Olympe! Quel formidable vivier de talents nous abritons!
Pourtant, Genève a mal à son sport. On veut bien les médailles, mais pas les conditions qui permettent de les gagner. On aime les championnes et les champions, mais pas les infrastructures. On admire notre élite sportive et sa relève, mais on ne leur donne pas les moyens de se réaliser. Voilà l’ambiance qui règne aujourd’hui dans notre canton. D’aucuns pensent naïvement que le sport est une question de don individuel, de talent inné, qui se concrétise tout seul. Ceux-là ne voient pas le revers de la médaille, le travail acharné, l’encadrement, la préparation. Certains croient que les titres éclosent à partir de rien. Et trouvent ainsi toutes les raisons de s’opposer à l’ambition sportive du canton, qui va pourtant grandissante. Tous les prétextes sont bons pour maudire les projets collectifs, notamment ceux visant la relève sportive, comme celui de l’Académie de football, qu’on s’entête à bien vouloir placer partout, pour autant que ce ne soit pas à côté de chez soi. On a besoin d’une nouvelle patinoire, d’un centre de formation de football et de nouvelles piscines. On a aussi besoin de terrains de sport pour accueillir non seulement les disciplines émergentes, mais aussi le flot grandissant de pratiquants, à commencer par les enfants et les adolescents. Dans ce contexte d’opposition, nous prenons chaque jour du retard. Et ce sont les athlètes, en particulier de la relève, qui trinquent.
En matière d’infrastructures sportives, Genève se fige. Il est presque miraculeux que nous disposions aujourd’hui d’une relève aussi talentueuse dans un territoire aussi exigu que le nôtre. C’est un bien précieux pour notre canton. Une si grande concentration de talents, une telle pépinière de championnes et champions, voilà ce qui parle à notre jeunesse. Nos sportifs d’élite, ce sont souvent nos meilleurs ambassadeurs.
Alors, pour l’exemple qu’ils montrent à notre jeunesse, pour les émotions qu’ils nous font vivre, pour la manière avec laquelle ils portent au firmament du sport les couleurs de Genève, les sportifs de la relève genevoise méritent assurément d’être mieux soutenus et considérés qu’ils ne le sont aujourd’hui.
Vive le sport! Mais pas trop près de chez moi…
Cette tribune libre est parue dans la Tribune de Genève du 17 août 2023.
Faut-il encore vanter les mérites du sport? Nul n’ignore ses bienfaits pour la santé. Mais pas seulement. Le sport est aussi un incroyable vecteur d’intégration, de cohésion sociale et d’inclusion. Il est l’un des fondements de ce qui nous permet de faire société. Le sport, c’est aussi l’émotion, l’adrénaline, le partage, dans les victoires comme dans les défaites.
À Genève, le sport se porte comme un charme. En hockey, nous sommes champions suisses. En football, nous sommes vice-champions de Suisse et vivons une fantastique aventure européenne. Nous brillons en athlétisme, en natation, en BMX, en ski, en curling et dans bien d’autres disciplines encore, dans lesquelles nous remportons régulièrement des trophées et des titres, y compris au sommet de l’Olympe! Quel formidable vivier de talents nous abritons!
Pourtant, Genève a mal à son sport. On veut bien les médailles, mais pas les conditions qui permettent de les gagner. On aime les championnes et les champions, mais pas les infrastructures. On admire notre élite sportive et sa relève, mais on ne leur donne pas les moyens de se réaliser. Voilà l’ambiance qui règne aujourd’hui dans notre canton. D’aucuns pensent naïvement que le sport est une question de don individuel, de talent inné, qui se concrétise tout seul. Ceux-là ne voient pas le revers de la médaille, le travail acharné, l’encadrement, la préparation. Certains croient que les titres éclosent à partir de rien. Et trouvent ainsi toutes les raisons de s’opposer à l’ambition sportive du canton, qui va pourtant grandissante. Tous les prétextes sont bons pour maudire les projets collectifs, notamment ceux visant la relève sportive, comme celui de l’Académie de football, qu’on s’entête à bien vouloir placer partout, pour autant que ce ne soit pas à côté de chez soi. On a besoin d’une nouvelle patinoire, d’un centre de formation de football et de nouvelles piscines. On a aussi besoin de terrains de sport pour accueillir non seulement les disciplines émergentes, mais aussi le flot grandissant de pratiquants, à commencer par les enfants et les adolescents. Dans ce contexte d’opposition, nous prenons chaque jour du retard. Et ce sont les athlètes, en particulier de la relève, qui trinquent.
En matière d’infrastructures sportives, Genève se fige. Il est presque miraculeux que nous disposions aujourd’hui d’une relève aussi talentueuse dans un territoire aussi exigu que le nôtre. C’est un bien précieux pour notre canton. Une si grande concentration de talents, une telle pépinière de championnes et champions, voilà ce qui parle à notre jeunesse. Nos sportifs d’élite, ce sont souvent nos meilleurs ambassadeurs.
Alors, pour l’exemple qu’ils montrent à notre jeunesse, pour les émotions qu’ils nous font vivre, pour la manière avec laquelle ils portent au firmament du sport les couleurs de Genève, les sportifs de la relève genevoise méritent assurément d’être mieux soutenus et considérés qu’ils ne le sont aujourd’hui.
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