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Les femmes migrantes, ces grandes oubliées

6a5ac70c-88ec-4c84-9ba6-1d7442b52337Hier soir, j’ai eu à cœur d’organiser, avec la Présidente du Conseil municipal Monique Mattenberger et la Ville de Vernier, un événement à l’occasion Journée internationale des droits des femmes. L’actualité brûlante collant finalement si bien à cette thématique, l’occasion semblait indiquée pour mettre l’accent de cette célébration sur le le signe de la question migratoire.

Autour de nous, près de nous, et même chez nous, nous faisons face à une vague de migration brutale sans précédents dans notre histoire récente. Des familles entières ont été, en quelques mois, jetées sur les routes et les mers et contraintes à un exil forcé, loin de chez elles. Elles viennent chercher refuge dans nos contrées. Elles y espèrent un meilleur destin, pour elles, pour les enfants. Elles aspirent simplement à ne plus vivre au jour le jour sous le joug des massacres, des bombes et des horreurs de la guerre.

On parle beaucoup, dans les médias, de l’intensité de cette vague migratoire. On y parle des hommes seuls, bien souvent. On y évoque les enfants en bas-âge. On fantasme sur le prétendu choc des civilisations, sur les fantômes du terrorisme qui se cacherait derrière chaque migrant-e. On y parle de mineur-e-s non accompagné-e-s, d’hébergements d’urgence, de risques sanitaires.

Bref, on y parle de tout, sauf peut-être du sort des femmes.

Les femmes migrantes sont plus précarisées

Or, ce phénomène migratoire fait évidemment écho, en Suisse, à celui qui a touché notre pays depuis les années 50, jusqu’au milieu des années 80. Bien entendu, les conditions, le contexte et les raisons de cette longue période de migration étaient différents. Là n’est pas la question. Mais avec le recul, on a pu y voir que, comme souvent, celles qui ont le plus de difficultés à s’adapter au déracinement, celles qui vivent dans les conditions les plus précaires et les plus délicates, ce sont bien entendu les femmes.

Discriminations de toutes sortes, peur du dehors, carcans culturels, sexisme imposés sont autant de raisons qui expliquent l’exclusion des sphères sociales, politiques et économiques des femmes migrantes.

Mais ça n’est pas parce que nous avons conscience de ces problèmes, que nous pouvons les nommer, que cela suffit à soulager notre conscience. Il y a encore bien du travail à mener, tant de la part de la société civile que de celle des autorités politiques pour offrir aux femmes, enfin, la position naturelle qui devrait être la leur dans la société.

Bien entendu, la rencontre d’hier ne suffira en rien à régler ces questions. Mais tel n’est pas le but.

Micheline Calmy-Rey en invitée

L’objectif était pour moi de rappeler que dans les grands processus migratoires, ceux du passé comme ceux du présent, ce sont toujours et en premier lieu les femmes qui finissent, d’une façon ou d’une autre, de payer le plus lourd tribut. L’actualité brûlante de ces derniers mois nous rappelle combien cela est aujourd’hui important et combien il nous faut – en apprenant du passé – essayer d’offrir aux migrantes d’aujourd’hui, d’où qu’elles viennent, la place qui leur revient de droit.

En mêlant les témoignages, les débats, avec des invités aussi prestigieux que notre ancienne Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, qui nous fait l’honneur d’être présente, nous avons essayé de contribuer à mieux mettre en lumière ces problématiques.

Femmes migrantes et femmes tout court, le combat pour l’égalité sociale et économique ne dure pas 24h. Ce combat est permanent.

 

One Comment

    Non, le combat pour l’égalité des droits, des statuts professionnels, des salaires, des rentes de vieillesse (« consécutives » !), et du respect dû(e-s) aux femmes, n’est pas terminé, loin de là! Si nous nous battons pour les femmes migrantes en premier lieu, c’est aussi pour nous que nous continuons de nous battre! Ne l’ouliez pas, « mes dames » et mes amies!!

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