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Fête nationale : mon allocution

Chères citoyennes, chers citoyens,

 

Maintenant que vous avez lu dans un quotidien genevois tous les artifices des discours du 1er août, il ne sera pas aisé pour votre serviteur d’être original. D’autant que je ne tiens à faire ni un cours d’histoire ni un cours de politique publique !

 

Prendre la parole durant une fête nationale, c’est l’occasion de transmettre les salutations des Autorités et permettre à l’orateur de rappeler des messages forts.

 

Auparavant, je tiens absolument  :

 

Premièrement, à vous remercier tout d’abord d’être toutes et tous présents dans cette cité du Lignon pour fêter ensemble notre fête nationale. Cette fête qui célèbre depuis 1291 l’alliance perpétuelle entre Uri, Schwiz et Unterwald porteuse d’un message fort qui se transmet de générations en générations : la création de la Suisse, composée aujourd’hui de ses 2880 communes, de ses 26 cantons et demi-cantons, et de plus de 7 millions d’habitantes et d’habitants.

Deuxièmement, à saluer Madame BELMONTE, Présidente du Conseil municipal, Madame BUNTSCHU, Conseillère administrative, Monsieur ZUFFEREY, Conseiller administratif, Mesdames et Messieurs les Députés au Grand Conseil et Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux,

A être, ensuite, reconnaissant des collaboratrices et les collaborateurs des services communaux de la culture, de la voirie, de la récupération, des équipements et des espaces verts, de la sécurité, ces personnes de l’ombre, qui ont installé cette infrastructure pour nous permettre de vivre une belle fête aujourd’hui. Savez-vous par exemple que monter une telle manifestation il est nécessaire de faire plus de 70 allers-retours entre le centre d’entretien et la place du Lignon ? Je vous prie de bien vouloir les applaudir chaleureusement.

D’avoir enfin un clin d’œil tout particulier aux pompiers, aux sauveteurs auxiliaires, aux samaritains et aux nombreuses associations présentes aujourd’hui pour vous offrir de quoi vous restaurer en rappelant qu’elles ne sont composées que de bénévoles. Une espèce en voie de disparition ! Pensez-y et approchez-les !

 

Albert CAMUS écrivait que la démocratie n’est pas la loi de la majorité, mais la protection des minorités.

 

Depuis plus de 700 ans, les minorités ont changé notre pays. La société suisse est sans aucun doute multiculturelle depuis toujours : composée de protestants, de catholiques, de francophones, de germanophones, d’italophones et de romanches. Malgré (ou devrais-je dire grâce) à ces différences, notre pays fait cohabiter des populations aux spécificités très fortes sur notre territoire. A ces minorités, ce sont ensuite ajoutées au 19ème siècle, les personnes d’origines étrangères. N’en déplaisent à certains, on peut avoir un passeport étranger et être fier d’être membre de la société qui fait prospérer ce pays. D’ailleurs combien de drapeaux étrangers n’a-t-on pas vu afficher aux côtés du drapeau suisse lors du dernier Mondial ?

 

Le monde a considérablement changé depuis une génération. L’accès à la communication, les modes de vie ou les temps à parcourir ont diminué.  Il n’en demeure pas moins que malgré la globalisation, les femmes et les hommes n’ont jamais autant revendiqué leur identité propre, que ce soit celle de leur quartier, de leur commune, de leur canton, de leur pays et même de leur continent.

 

L’identité et la culture sont des notions complexes qui ne se construisent pas du jour au lendemain et qui n’agissent pas de manières claires. Quelle est alors le rôle d’une collectivité publique dans la formation de l’identité ?

 

Ce qui fonde notre culture et notre identité suisse est notre histoire dont les points forts sont nombreux, principalement constitués d’ouverture, d’accueil et de paix. Notre identité est également fondée sur notre folklore, aujourd’hui décrié, mais qui pourtant parlent de nos racines. C’est pour cette raison que j’ai tenu à inviter des artistes, habitants de notre pays, qui pratiquent ce folklore helvétique.

 

En tant que collectivité publique, notre action communale y contribue également par ses actions multiples, quelles soient sportives, culturelles, sociales.

 

Enfin, à n’en point douter, notre attachement à la démocratie directe et une participation large de la population construit notre identité nationale.

 

 

Ainsi toutes et tous nous forgeons et faisons évoluer notre identité, si elle est fondée sur des principes inaliénables qui sont :

Le respect de l’autre

Apprentissage de l’expérience du passé pour construire l’avenir

La solidarité

La liberté

La participation active

 

C’est pour cette raison que le Conseil administratif a défini son programme de législature sous la politique des 3 P : participation – prévention – proximité. Cette politique se concrétise dans de nombreux domaines que traite le Conseil administratif, citons par exemple :

 

La gestion quotidienne des services communaux, pour offrir un service publique de qualité

Le plan directeur de Vernier, l’image de l’aménagement du territoire pour les dix prochaines années, sera expliqué et débattu en séances publiques ;

Le contrat de quartier au Lignon et les Ateliers de l’Avenir aux Libellules amènent les habitantes et les habitants à se prononcer et à se mobiliser sur des projets touchant de près leur quartier ;

La permanence citoyenne durant laquelle de nombreuses habitantes et de nombreux habitants profitent du premier samedi du mois pour rencontrer le Maire.

 

Pour faire entendre la voix de Vernier, qui va atteindre cette année les 32’000 habitants, devenant ainsi la 17e commune Suisse !, le Conseil administratif est également largement investi au niveau cantonal dans différentes fondations et institutions.

 

Reste que ces dernières années, l’identité est encore trop souvent brandie pour susciter la haine, combattre, tuer, conquérir. La récente actualité médiatique au Proche-Orient et les affrontements actuels dans de nombreux pays le montrent bien. En Suisse, la montée d’un nationalisme exacerbé est inquiétant à plus d’un titre, car il ne respecte souvent pas les qualités citées tout à l’heure.

 

Face à cela, et pour assurer la protection des minorités et des plus faibles, il n’existe finalement qu’une seule voie, c’est celle de :

 

  • Passer de l’indifférence à la confiance en permettant de vous impliquer dans des projets de votre quartier, de demeurer à votre écoute
     
  • Passer du silence à la confiance en permettant aux étrangères et aux étrangers établis depuis plus de 8 ans à Genève de  prendre part aux votes communaux. Pour la première fois de notre histoire, ils pourront utiliser ce droit lors des élections municipales de 2007

  • Passer de l’oubli à la confiance en exigeant du canton une attitude respectueuse des compétences, des savoirs-faire de notre commune

  • Passer de la méfiance à la confiance de nos actions, quand celles-ci renforcent la solidarité, l’accès à l’emploi, au logement et à l’aide sociale

  • Passer du dépit à la confiance … en vous ! car vous avez toutes et tous des ressources même en période difficile.

 

Fort de tout cela, il est important de rappeler que le 24 septembre prochain des votations d’importance majeure tant au niveau fédéral qu’au niveau cantonal seront à l’ordre du jour. Nous devrons indiscutablement refuser des lois qui rejetent les élèves du Cycle d’orientation, qui accroissent les inégalités à l’école, qui renforcent la ségrégation entre les étrangers, qui fabriquent des clandestins.

 

Pour terminer,

 

Ayons le courage d’assumer totalement et pleinement notre privilège démocratique

 

Ayons l’audace de défendre nos libertés essentielles !

 

Ayons l’esprit de refuser l’intolérance


 

A chacun aujourd’hui de prendre ses responsabilités, d’accompagner toutes celles et tous ceux qui en ont besoin.

 

Pour ma part, je serai toujours de ceux qui se battront.

 

Vive Vernier ! Vive Genève ! Vive la Suisse !

 

 

 

Fidèle à son programme de législature, et après avoir reçu sur notre territoire, les Assises de l’intégration,  il était naturel d’avoir des invités à cette cérémonie officielle. J’ai l’honneur de passer la parole à deux habitants de Vernier : Madame Saha BECHARA. Madame BECHARA est d’origine libanaise, elle est lauréate du prix « femme exilée, femme engagée » de 2006. Engagée, Madame BECHARA nous livrera son message ; Ce sera ensuite au tour de Monsieur Alexis ONGOLO, le dynamique Président de l’association des habitants du quartier des Libellules. Trop longtemps décrié, ce quartier se mobilise et propose des projets visant à sa requalification. Monsieur ONGOLO est d’origine du Cameroun. 

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