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J’ai la culture du résultat. Pas celle de l’utopie.

21 avril 2018 Thierry 0 Comments

Interview parue dans le journal Tout l’immobilier du 9 avril 2018

Conseiller administratif de la Ville de Vernier depuis 2003, Thierry Apothéloz en a plusieurs fois été maire. Il préside l’Association des communes genevoises et se présente au Conseil d’Etat.

– Vous êtes conseiller administratif de Vernier et candidat au Conseil d’Etat. Pourquoi? Que proposez-vous pour le canton de Genève?
– Je propose en priorité de m’attaquer aux inégalités et à la précarité qui minent notre cohésion sociale. Le nombre de personnes à l’assistance publique a doublé en l’espace d’à
peine dix ans, c’est insupportable. Ajou­tez à cela un taux de chômage qui stagne, des loyers de plus en plus inabordables, des primes d’assurance maladie qui étranglent les familles et
un pouvoir d’achat qui ne cesse de diminuer. Aujourd’hui, la classe moyenne explose et nul n’est plus à l’abri des accidents de la vie.

– Vous considérez Vernier comme une sorte de laboratoire social et politique. En quoi cela  peut-il être utile pour le canton?
– C’est vrai. A Vernier, cinquième ville de Suisse romande, nous avons mis en œuvre des mesures innovantes qui ont prouvé leur efficacité et permis un renouveau concret au niveau économique et social. Notamment des partenariats avec les entreprises pour booster le retour à l’emploi. Nous avons été les premiers à mettre en place des contrats de quartier», des outils de démocratie participative , des médiateurs sociaux pour une plus grande  tranquillité publique ou encore des programmes innovateurs dans la petite enfance. Avec les «Nouvelles Libellules», nous avons agi sur l’habitat et agi avec les ha­bitant.e.s. Donner des réponses concrètes à des problèmes concrets, remettre les citoyens au centre du débat politique, leur permettre de participer au processus décisionnel, voilà le souffle que je veux amener à  Genève.

– Travailleur social de profession, vous êtes très engagé dans les problèmes d’intégra­tion et de «vivre ensemble». Serait-ce l’une de vos priorités au Conseil d’Etat?
– Depuis que Genève est Genève, notre canton à toujours été exemplaire en matière de gestion du  multiculturalisme. Nous sommes très loin des conflits communautaires qui agitent les pays voisins. C’est une force que nous devons continuer à cultiver. Le maintien de  notre cohésion sociale est à ce prix.

– Vos principales qualités sont-elles des qualités de médiateur?
– Disons plutôt qu’avant de se résoudre à régler les conflits par la force ou par l’autorité, je privilégie toujours de donner sa chance à un dialogue constructif qui fasse primer le bon sens. Genève souffre de l’ambiance conflictuelle et polémique qui y règne depuis trop longtemps. Il faut opérer un virage radical dans les mentalités et réapprendre à travailler ensemble pour le bien du plus grand nombre d’habitants. Je souhaite être le porteur de cette volonté.

– Quels sont vos principaux objectifs pour le canton?
– Ils sont nombreux et pragmatiques! Il y a tout d’abord le maintien et le développement des prestations à la population, que ce soit dans le domaine de l’éducation ou de la santé. Le débat actuel sur la fiscalité, fondamental pour notre économie et notre prospérité, ne peut se faire au détriment des plus vulnérables d’entre nous. Il y a aussi la lutte pour l’emploi, en anticipant les défis des métiers de demain.

– Le logement est-il une priorité à vos yeux? Quelle solution pour sortir enfin de la crise?
– J’ai grandi aux Avanchets et vis depuis bientôt vingt ans au Lignon. j’aime ces quartiers denses et populaires. Je pense que nous pouvons nous en inspirer pour densifier intelligemment un canton dans lequel la marge de manœuvre est étroite. Faire du grand qui soit beau et agréable à vivre est possible. C’est ce que Vernier a décidé pour le nouveau quartier de l’Étang, dont le chantier vient de démarrer et qui va offrir plus de 1’000 logements à la population, dans un cadre pensé pour favoriser au maximum la qualité de vie.

– Sur le plan économique, comment faire reculer le chômage?
– Il y a encore bien des choses à faire , à commencer par le développement de la formation qualifiante et certifiante, à toutes les étapes de la vie professionnelle. C’est le seul moyen de maintenir notre compétitivité dans un monde où la technologie évolue vite et où bon nombre d’emplois (comme par exemple les employés de banque ou les caissiers) vont être amenés à disparaître dans un futur proche. Il y a lieu de penser dès aujourd’hui aux reconversions professionnelles, indispensables si l’on veut maintenir l’emploi dans notre canton.

– Votre rêve impossible pour Genève?
– Je ne suis pas un rêveur, je veux apporter des solutions concrètes, innovantes et efficaces pour Genève. J’ai la culture du résultat, pas celle de l’utopie.

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