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Photo de Thierry Apothéloz par ©Carlos Serra

Président de l’Association des Communes Genevoises, voici mon discours.

28 septembre 2015 Thierry 0 Comments

©Photo de Carlos Serra

Le rôle des communes

Du travail, vous le savez chères et chers collègues, cela n’est pas ce qui manquera à l’Association des Communes Genevoises (ACG). Notre agenda est rempli: les années qui viennent vont être cruciales pour l’avenir et le rôle des communes genevoises comme pour notre association.

Je n’ai pas de souvenir depuis 10 ans d’être devant de pareils défis.

Que signifiera le mot Commune dans 10 ans? Cela va dépendre de nous, de notre travail en commun, de notre force de conviction, de notre crédibilité.

Dans 10 ans, les communes seront-elles des coquilles vides, dénuées de pouvoir et de sens? Dans 10 ans, seront-elles des entités dépouillées de leurs prérogatives? Dans 10 ans, aurons-nous tous fusionné pour ne former qu’une seule commune?

La question peut sembler provocatrice, mais elle a une portée réelle. Combien sont-ils ceux qui, à Genève, pensent que les communes ne sont qu’une coûteuse redondance administrative et politique? Combien sont-ils à penser que les communes genevoises ont trop de pouvoir, trop de marge de manœuvre, bref que notre laisse est trop longue?

Le rôle des communes est plus que jamais menacé. Et il y a un combat, un combat urgent et nécessaire qu’il s’agit de mener ensemble. Avec force et détermination.

C’est notre unité qui fera notre force, nos divisions feront nos faiblesses. C’est donc bien notre capacité à parler d’une même voix, petites, moyennes et grandes communes, qui façonnera notre avenir.

Mais attention: l’unité n’est pas l’uniformité. Nos différences sont un atout. Notre diversité est notre force, à l’image de la société que nous représentons. Parlons d’une même voix, en appuyant sur nos dénominateurs communs – au-delà de nos différences politiques, qui sont – elles aussi – réalité.

Prenons un exemple au hasard: Vernier. Durant les dernières élections municipales du printemps dernier. Avec une alliance élargie PS-PLR-Verts, basée sur ce qui nous rapproche, plutôt que ce qui nous oppose, nous sommes parvenus à défendre avec succès un projet commun, au service de toutes et de tous.

J’aime à croire que l’alliance des communes genevoises saura s’appuyer sur cette volonté, au-delà des revendications partisanes, auxquelles notre noble habit de magistrat doit, parfois, nous forcer sagement à renoncer.

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Lorsqu’il s’agira de défendre à l’externe le rôle des communes. Ne comptez pas sur moi pour faire le dos rond et accepter qu’on nous impose sans broncher une politique qui n’est pas la nôtre.

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A la présidence de l’Association des Communes Genevoises, je veux être une voix et une oreille. Une oreille qui entend et qui écoute. Une voix qui rassemble et qui unit. Une voix qui porte les préoccupations de toutes et de tous, dans un souci d’unité. Et aussi une voix qui soit ferme, audible et claire, lorsqu’il s’agira de défendre à l’externe le rôle des communes. Ne comptez pas sur moi pour faire le dos rond et accepter qu’on nous impose sans broncher une politique qui n’est pas la nôtre.

Que des changements soient apportés dans notre Canton, soit, le monde change. Que l’on aborde les nouvelles compétences canton-communes, soit, le dossier est en route.

La seule question qui m’importera sera de savoir si ce changement apporte OUI ou NON une plus-value à nos habitantes et à nos habitants. Pour certains d’entre elles et d’entre eux, la vie est de plus en plus difficile. Plus grave encore, nos enfants pourraient vivre moins bien que nous et j’en suis particulièrement révolté.

Travailler aux défis de demain

Aujourd’hui, pour les magistrates et les magistrats, les tâches sont double, voire une triple: assurer aujourd’hui la bonne gestion d’une administration municipale, conjuguer aussi une vie professionnelle et personnelle avec cet engagement citoyen, travailler enfin aux défis de demain.

Ces défis sont nombreux, mais je vais porter la lumière sur deux d’entre eux.

Un premier défi: nos communes.

Il est temps que les communes retrouvent la place légitime qui est la leur dans notre dispositif institutionnel et politique. Ceux qui voudront travailler avec nous, devront le faire sous le sceau du partenariat. Un partenariat franc, ouvert et constructif. Dans le respect de nos règles, de notre rôle et de ce que nous symbolisons.

Vous le savez mieux que personne, nous ne sommes pas que des circonscriptions administratives ou politiques. Nous représentons des lieux de vie. Nous représentons des habitantes et des habitants, des citoyennes et des citoyens. Nous sommes le lien premier, nécessaire et indissociable entre des êtres humains et les institutions démocratiques, Conseil municipal et Conseil Administratif.

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Nous sommes les garants de la proximité.

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En tant que magistrats communaux, nous ne représentons donc pas uniquement des institutions, nous représentons aussi et surtout la population. Nous sommes les garants de la proximité, de l’écoute et de l’action au quotidien. Celle qui change la vie, qui favorise la cohésion sociale, celle qui permet en tout premier lieu, le vivre-ensemble.

Deuxième défi: notre association.

En tant que président, je souhaite que les groupes de travail soient des forces de propositions. Devenons le premier think tank de la proximité. Soyons proactifs dans un certain nombre de domaines. Face à la grisaille cantonale ambiante, apportons notre savoir-faire, notre inventivité, notre pragmatisme.

Il est temps de ne plus nous laisser dicter un agenda, celui qui n’est pas le nôtre, avec des délais irréalistes et des injonctions que nous ne désirons pas. Charge à nous d’aller au-delà, au devant, des questions de société et mettre à l’agenda public les problématiques qui nous préoccupent.

Charge à nous, enfin, de favoriser et améliorer une communication interne et externe qui puisse valoriser nos échanges, mais aussi nos compétences.

L’ACG doit cesser d’être perçue comme une instance consultative. Nous sommes un partenaire légitime. Nous avons une force de propositions certaine ! Et ce rôle doit être largement renforcé.

La réforme de l’imposition des entreprises III, l’imposition sur le seul lieu de domicile, la suppression éventuelle de la taxe professionnelle, ou encore la réforme de la péréquation intercommunale… Et sur bien d’autres sujets encore, comme la petite enfance, le développement urbain, la cohésion sociale, l’intégration des étrangers (un sujet particulièrement d’actualité) ou encore la culture, nous ne pouvons ni ne devons attendre qu’on nous sollicite. Allons de l’avant, avec des propositions concrètes, originales, ambitieuses. Ne laissons ni le canton ni la Confédération nous dicter l’ordre du jour de notre futur.

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Devenons les actrices et les acteurs, dynamiques, des populations que nous représentons.

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Chères et chers amis, vous l’aurez compris.

Je suis intimement convaincu que c’est en travaillant tous ensemble que nous parviendrons à jouer le rôle qui doit être le nôtre. L’adversité se régalerait de nos divisions.

Mais elle buttera sur notre cohésion, notre engagement et notre conviction. Et c’est cette détermination que je porterai, en votre nom, comme un étendard, pour les combats qui nous attendent. Et que nous mènerons ensemble. Faisant fi de nos divergences, au service du bien commun. Au service de celles et ceux qui, dans la proximité, nous ont accordé leur confiance démocratique.

Je vous remercie.

Remerciements

A l’heure où vous m’avez accordé votre voix pour assumer la présidence de notre association, j’aimerai vous remercier chaleureusement de la confiance que vous m’avez accordée.

Je tenais à commencer ces quelques mots en remerciant le comité sortant. Avec un rythme accru de ses séances, des heures supplémentaires, des dossiers toujours plus complexes, vous n’avez pas démérité, chères et chers collègues. Votre présence fidèle a beaucoup compté dans le suivi que nous avons pu avoir de nos dossiers. J’aimerai par ailleurs remercier les femmes et les hommes de l’ombre de l’ACG, à la tête desquels il y a la direction générale, qui abat un travail colossal pour répondre aux besoins et trouver des solutions. Sans vous, on ne pourrait rien faire. Merci du fond du cœur.

Merci à toutes et à tous pour l’immense travail accompli.

Il serait inconcevable de conclure sans avoir une mention toute particulière pour notre présidente sortante, Catherine KUFFER-GALAND.

Catherine, par ton engagement, par tes convictions, par ton inébranlable volonté d’œuvrer pour le bien commun, par ta volonté de découvrir ce qui peut rassembler les plus petites comme les plus grandes communes, il faut avouer: tu as placé la barre très haute. Je mettrai toute mon énergie d’apporter autant de compétences et de disponibilité que toi à cette fonction, mais je t’assure que je ferai tout pour te succéder dignement. Tu as été une merveilleuse prés’, à l’écoute de toutes et de tous et je tenais ici à te remercier du fond du cœur pour l’immense travail accompli.

 

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