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Eloge de la solidarité

L’acceptation le 7 mars par plus de 68% des votant.e.s de la loi relative aux indemnisations pour pertes de revenus liés au Covid (L 12723) me réjouit. Ce fut un dur combat, dès les travaux préparatoires au printemps dernier, lors qu’il m’a fallu mettre autour de la table patronat et syndicats pour trouver rapidement des solutions à destination de celles et ceux qui n’avaient droit à aucune aide. Ce fut un dur combat, lorsqu’il a fallu défendre ce projet devant un Grand Conseil divisé, où le légalisme de certain.e.s, porté ensuite par un référendum idéologique, s’opposait au combat pour la dignité. Ce fut un dur combat dans les urnes, pour expliquer la nécessité de cette loi dans le contexte actuel, alors que d’aucun.e.s agitaient fallacieusement le spectre du travail au noir et de l’acceptation de l’illégalité. Heureusement, les Genevois.e.s ont su garder la tête froide et c’est à une écrasante majorité qu’ils et elles ont porté leur choix sur l’impératif de solidarité qui doit toujours guider notre action en temps de crise.

Car si notre système social, nos assurances et nos filets de sécurité face à l’adversité de la vie sont solides et efficaces, il faut être conscient que nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui passent au travers, en raison de leur statut professionnel ou légal. Les millions investis à fonds perdus par la Confédération et les cantons ont permis de limiter la casse, mais une grande partie de la population échappait jusqu’ici à toute forme d’indemnités.

C’est ce constat qui m’a fait réunir le 29 avril 2020 les représentants syndicats et patronaux pour définir une solution pragmatique et humaine au désœuvrement qui frappait tant de travailleurs et de travailleuses.

Qu’il s’agisse de personnes ayant cotisé moins d’un an à l’assurance-chômage (pour le chômage), n’ayant pas un taux d’activité d’au moins 20% auprès du même employeur (pour le chômage partiel), ayant des activités intermittentes en dehors du secteur culturel, mais aussi de milliers de personnes cotisant valablement à l’assurance-chômage sans pouvoir bénéficier de ses prestations (car sans titre de séjour valable), de «faux indépendant.e.s», de travailleurs et travailleuses du sexe, d’étudiant.e.s pratiquant des petits jobs ponctuels, les situations pouvant conduire à une non-indemnisation sont pléthore.

Aujourd’hui, avec malheureusement près d’un an de retard, toutes ces personnes vont pouvoir bénéficier de droits et obtenir une indemnisation qui leur permettra de voir l’avenir un peu plus sereinement. Le projet de loi du Conseil d’Etat, élaboré l’an dernier par mon département, arrive enfin à bon port. La dignité n’a ni passeport, ni statut-légal. Elle est une composante essentielle de la longue tradition de tolérance, d’ouverture et de solidarité qui fait la force de notre canton depuis des siècles.

Aujourd’hui, le temps est au soulagement et à la réjouissance d’avoir porté un projet novateur et concret à destination de celles et ceux que le système avait laissé au bord du chemin. Désormais vient le temps de la mise en œuvre. Je m’engage à ce que tout soit prêt pour que dès le début du mois d’avril, cette loi puisse déployer ses effets à destination de ses bénéficiaires.

Merci aux Genevois.e.s d’avoir soutenu ce projet.

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