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Réseaux sociaux et recrutement: un enjeu pour la collectivité publique

5 décembre 2016 Thierry 1 Comment

Les réseaux sociaux et plus généralement Internet sont de plus en plus utilisés pour le recrutement. Pour autant, ces outils impliquent des changements profonds dans le domaine de l’emploi, souvent ignorés par une partie des recruteurs et par les personnes en recherche d’emploi. Les collectivités publiques, Confédération, Canton et Communes ont un rôle à jouer.

Selon l’Office fédérale de la Statistique (OFS), l’utilisation d’internet pour le recrutement est plus élevée dans les sociétés de grande taille et du secteur des services que dans celles de petite et moyenne taille, et celles des secteurs de l’industrie et de la construction.

Les recruteurs sont de plus en plus actifs sur les réseaux sociaux et sur internet pour trouver la perle rare. Pour autant du côté des candidat-e-s, c’est tout l’inverse: les candidats rejoindraient les réseaux sociaux professionnels dans l’espoir d’être contactés par un employeur.

Une fracture numérique persistante

Comme nous avons pu le voir lors du dernier Forum Emploi de Vernier, selon les chiffre de l’Office Fédérale de la Statistique (OFS), il y a de fortes disparités selon l’âge, le niveau de formation et le revenu. Si l’inégalité en fonction de l’âge tend à se réduire, celle en fonction du niveau de formation et du revenu persiste. La Confédération ne s’y est pas trompée puisque dans sa Stratégie pour une société de l’information (2012), elle déclarait:

«Au même titre que la lecture, l’écriture, le calcul et les langues, l’utilisation judicieuse des TIC fait aujourd’hui partie des compétences clés permettant à chaque individu de s’intégrer dans la société et dans le monde du travail, et de poursuivre son propre développement. Tous les habitants de Suisse doivent disposer de telles compétences pour pouvoir accéder à des offres de formation, se mettre à niveau, se perfectionner et ainsi augmenter leurs chances sur le marché du travail.»

Or, malheureusement jusqu’ici, peu d’actions concrètes ont été mise en œuvre par les pouvoirs publics dans le sens de cette stratégie. Que ce soit au niveau fédéral ou au niveau cantonal.

Quel peut être le rôle des institutions?

Pour réduire la fracture numérique, le rôle des pouvoirs publics est notamment de mettre en place des formations pour chercheurs d’emplois et PME ou de faire connaître l’offre existante, publique ou privée. Jusqu’à présent, ce débat sur les nouvelles technologies dans le recrutement était un sujet accessoire pour les collectivités qui se focalisaient plutôt sur le soutien individuel classique à l’emploi.

Les actions concrètes en lien avec les technologies se comptent sur les doigts d’une (seule) main:
– Ateliers de la Cité des métiers sur la recherche d’emploi sur internet ;
– Ateliers de la FER pour recruter via les réseaux sociaux ;
– ou encore Le Forum emploi de la Ville de Vernier qui a eu lieu cet automne.

Les réseaux sociaux… ça marche très bien sans aussi

Beaucoup de candidat-e-s et d’employeurs se passent encore très bien de LinkedIn.  En Suisse, les entreprises de moins de 10 collaborateurs restent une composante importante de notre économie (90% du nombre d’entreprises) et les postes faiblement qualifiés, même s’ils sont en nette et progressive diminution, reste une réalité pour énormément de travailleurs. Et dans ce type d’emploi, nul besoin de réseaux sociaux professionnels pour l’heure. Internet et les réseaux sociaux ne sont donc pas totalement incontournables.

Investir dans les talents d’ici

Les inégalités qui se manifestent dans la fracture numérique (entre générations et niveaux socio-économiques) se déplacent, dans une compétition entre candidats qui devient internationale et donc accrue. Grâce à des outils de recherche maximisés, il devient plus facile, et à moindre coût, de trouver la personne au profil en totale adéquation avec celui que l’on recherche.

Est-ce vraiment une économie que de réduire le temps d’étude et d’évaluation de dossiers, en sachant que si l’employé ne parvient pas à s’intégrer ou donner satisfaction, il faut relancer tout le processus? Est-ce vraiment plus rationnel d’investir d’innombrables efforts pour trouver des talents, souvent à l’autre bout du monde, alors qu’on pourrait, moyennant un peu plus d’ouverture et de la formation, en révéler ici même?

Il faut selon moi toujours garder à l’esprit et dans l’action ce qui fait l’essence d’un recrutement réussi: à savoir permettre une rencontre, qualitative et durable, entre, d’un côté, les besoins d’une entreprise et l’environnement de travail qu’elle propose, et, de l’autre, les compétences et les attentes d’un-e candidat-e. Et il est évident que les critères prédéfinis sur ces plateformes digitales ne permettent pas de connaître la part subjective du contact humain, partie intégrante du futur rapport employeur-employé.

Accompagner le développement technologique

Dans le domaine du recrutement – comme dans d’autres domaines – les technologies prennent de plus en plus de place et il est globalement vain de s’opposer à ce principe même. En revanche, il faut en permanence garder l’esprit critique, se souvenir que certains domaines vivent encore très bien sans, oser accompagner le phénomène et soutenir celles et ceux qui n’arrivent pas à le faire. Afin que personne ne soit laissé sur le bord du chemin, d’autant plus dans un domaine aussi essentiel que l’emploi.

 

One Comment

    12 décembre 2016

    Si les modes de communication ont evolue entre particuliers et entreprises, ceux qui relient les ressources humaines aux candidats doivent egalement prendre une nouvelle dimension que les reseaux sociaux peuvent se permettre d’aborder.

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