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Interview dans le cadre de l'émission Mise au Point de la RTS, dans le cadre d'une enquête sur la radicalisation des jeunes, le quartier des Avanchets en arrière-plan.

Radicalisation en Suisse: le dispositif est défaillant

26 novembre 2015 Thierry 1 Comment

Les attentats du vendredi 13 novembre sont arrivés près de chez nous, à Paris, à moins de 3 heures de Genève. La situation dans nos quartiers populaires n’est certes pas comparable à celle de la France. Mais la Suisse est-elle réellement préparée à la radicalisation des jeunes? Comment repérer ces jeunes? Quels rôles pour les communes, acteurs de la proximité?

Anne-Frédérique Widmann, Jean-Marc Heuberger et Nathalie Randin ont mené l’enquête dans l’émission Mise au Point de la RTS1 et sont venus m’interviewer aux Avanchets, à Vernier.

Prévenir la radicalisation et éviter que la situation ne dégénère

A travers mon regard de maire, j’ai pu expliquer brièvement ce que je considère être des aspects défaillants du dispositif suisse et genevois. Il convient d’apporter des améliorations au plus vite et de prévenir que des situations compliquées ne puissent trouver un terreau fertile dans notre pays.

Interview dans le cadre de l'émission Mise au Point de la RTS, dans le cadre d'une enquête sur la radicalisation des jeunes, le quartier des Avanchets en arrière-plan.La Ville de Vernier a connu ce printemps le départ d’un jeune pour la Syrie. Les communes sont actuellement seules et démunies pour gérer ce type de situations. Il manque une coordination cantonale. Les communes qui sont au front des quartiers populaires, n’ont pas à leur disposition les éléments et les informations nécessaires pour pouvoir passer à l’action.

Un dispositif actuellement défaillant

Il est urgent de travailler en amont en renforçant la cohésion sociale. Comment est-ce que l’on accueillera les jeunes qui pourraient revenir de Syrie ou d’ailleurs? Comment répondre à des questions, des interrogations ou des angoisses des parents qui voient leurs enfants partir en vrille sans pouvoir maîtriser quoique ce soit? Il manque à Genève un dispositif qui permettrait de centraliser l’information et surtout d’analyser les données de terrain.

Améliorer l’échange d’informations et surtout la stratégie!

photo d'écran d'un article de la Tribune de Genève du 21 novembre 2015 sur la radicalisation des jeunesDans un récent article de la Tribune de Genève et de 24heures « Genève change de ton face à la radicalisation des jeunes » daté du 21 novembre 2015, j’insistais déjà sur cet élément du partage de l’information. Mais pas uniquement. Nous avons besoin de trouver ensemble, toutes autorités confondues, une véritable stratégie. Actuellement, nous nous reposons sur nos lauriers en espérant que la Suisse a été, est et sera épargnée par ce phénomène de radicalisation qui touche l’ensemble de l’Europe. Mais sans rentrer dans une logique anxiogène qui serait tout aussi excessive, il convient d’être proactifs, de réfléchir avec sérénité puis de passer à l’action.

La concertation doit s’améliorer. Aujourd’hui, les villes sont au front par le biais de la police municipale, des travailleurs sociaux, des maisons de quartier ou encore par les clubs sportifs, mais elles n’ont aucune information de la Confédération et des Cantons, ce qui pose problème pour piloter des politiques sur le terrain. Il manque donc une passerelle pour partager les informations, établir une stratégie, créer des outils et les mettre en oeuvre pour éviter tout drame à l’avenir.

One Comment

    Bonjour

    Avant de créé une stratégie faut d’abord comprendre la stratégie de nos adversaires, des recruteurs salafistes djihadistes !!! Eux, Ils ont déjà bien analysé leur cible ( des jeunes futurs djihadistes de confession musulmane qui vivent en Occident ) et qui sont la plupart du temps:-

    – Des jeunes mal dans leur peau et dans la société d’accueil ( autour l’âge où on cherche son identité, minorités religieuses ou ethniques mal intégrées dans une société dont ils ont un sentiment d’exclusion — qui est en fait infligé — par biais de leur noms, prénoms, couleur de peau avec un parcours éducationnel ou professionnel réalisé hors du réseau local genevois, etc.

    La stratégie de nos adversaire dépends aussi sur un (simplisme manichéen) et elle offre des réponses simplistes au futur recrutés :-

    – Les « bons »et les « autres »

    – Valorisation personnelle dans l’action

    – La fraternité des recrutés ,

    – Et bien évidement le finance :- (une prime) leur est offerte pour inciter les filles à porter le niqab — un système parallèle d’aide social–et les hommes sont aussi récompensés plusieurs primes à chaque tête qu’ils parviennent à convaincre ou recruter — un système parallèle au petits job pour chômeurs– , etc. ; tout un ensemble répondant à leur besoin d’absolu et à leur angoisse d’ordre socioculturel qui est souvent causé par la discrimination et leur vide existentiels qui est causé aussi par l’absence de lien social profond et l’anonymat imposé par la société d’accueil.

    les salafistes eux ( nos adversaires ) apportent à ces jeunes un système de valeurs que nos sociétés consuméristes et « libérales avancées » ne sont pas capables de leur proposer, et c’est là où on doit commencer notre stratégie car dans l’immense majorité des cas, la motivation religieuse est seulement un prétexte. Nous savions bien que la connaissance des recrutés de l’islam est très superficielle, qu’elle se limite à quelques articles d’ Internet ; et lorsque ils arrivent pas a lire et comprendre le Coran en arabe alors ils s’adressent au lieux de cultes pour avoir des explications

    Je suggère donc que notre stratégie doit rechercher et se poser sur l’explication ultime qui nous manque en l’associant à un phénomène très significatif : la (destruction), par tous les djihadistes islamiques, de tous les édifices et monuments qui sont bien évidement non-islamiques (la ville de Palmyre par Daesh, les bouddhas de Bamiyan par les talibans afghans … ; sans doute, s’ils en avaient la possibilité, détruiraient-ils de la même façon les peintures préhistoriques de nos musées) qui n’ont pas de sens de leur point de vue religieux, mais qui est lourd de signification psychologique : car il s’agit moins de construire un avenir nouveau que de détruire tout ce qui n’est pas eux, y inclus l’impossible destruction du passé.

    On voit bien, là, leur point psychologique central : la recherche d’une uniformité générale, non seulement dans l’espace et dans l’avenir, mais aussi dans le passé ; faire comme si ce qui avait eu lieu n’avait jamais eu lieu. Et peut-être leur désir de mort personnelle est-il lié à cette impossibilité, et la seule façon de l’atteindre ?

    Je suis d’accord avec vous, monsieur le maire que n’importe quelle stratégie de lutte contre futur recrutement de jeunes djihadistes , doit commencer bien évidement en amant . Ici je suggère commencer avec un groupe de travail pour freiner l’endoctrinement des jeunes, et effectuer des contrôles de personnes qui souhaite fréquenter les lieu de prière qui sont bien connu par les autorités … Ce groupe de travail doit aussi concentrer sur les problèmes “Quand plus rien ne va de soi ” chez ces personnes ciblé et qui soufrent de:-

    – Angoisse d’ordre socioculturelle : beaucoup d’immigrés sont anxieus car la société d’accueil ne leur laisse pas de pouvoir sur leur vie par manque d’intégration social, économique et politique… Manque de protection par le système qui fait que l’on ne crée pas, inhibition de l’action, manque de possibilités de prendre des initiatives, peu de possibilités de s’exprimer et d’appartenir (ex. : certains immigrés non européen sont délibérément exclus du marché du travail qualifié sous prétexte de non connaissance du réseau local genevois par exemple ).

    – besoin d’être aimé, d’appartenir à une collectivité et d’être reconnu, faute de quoi il ressent un manque existentiel.

    Wahba Ghaly

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