Thierry Apothéloz: « Oui, il est possible de promouvoir simultanément la cohésion sociale, l’environnement et la construction de nouveaux quartiers. Belle-Terre en est la preuve »
Thierry Apothéloz: « Oui, il est possible de promouvoir simultanément la cohésion sociale, l’environnement et la construction de nouveaux quartiers. Belle-Terre en est la preuve »
Discours réalisé lors de l’inauguration du quartier Belle-Terre aux Communaux d’Ambilly, le vendredi 17 septembre 2021 à 17h00 – Thônex – photo: Bruno da Silva
Il est toujours émouvant d’inaugurer un bâtiment. A plus forte raison un quartier. Car vous savez ce que c’est. Il faut du temps pour construire, à Genève. Tout le monde a un avis. On calibre les feuilles des arbres. On mesure les brins d’herbe. On soupèse les briques. On trouve l’idée bonne « mais plutôt ailleurs »… Cela prend du temps. Le bon côté, c’est que, lorsque l’habitat sort de terre, il est vraiment pensé. Et c’est l’heure, alors, de s’approprier le nouvel ensemble. Ainsi en est-il de Belle-Terre.
L’habitat, c’est une organisation de vie. Il faut de l’air et de la mixité dans un nouveau quartier. C’est un environnement social. Le brassage doit être à l’image de la société. Il faut des appartements en PPE, des loyers contrôlés, des coopératives, et aussi des infrastructures, de la nature… C’est un ensemble. Belle-Terre repose ainsi sur quatre piliers qui soutiennent le quartier tout entier.
La qualité urbaine tout d’abord. Un quartier doit être harmonieux. Celui-ci dispose de formes simples et diversifiées. Cette première étape de 14 bâtiments de 2 à 9 étages présente des patios ouverts sur des jardins collectifs et sur le grand paysage. Il est en phase avec la nature.
La qualité de quartier ensuite, avec ce qui entoure les logements Aujourd’hui nous saluons les 670 appartements de la première étape mais ils ne sont pas seuls. Des services, des commerces – 300 emplois nouveaux –, des locaux communs pour les habitants, des espaces de loisir, des équipements publics et un groupe scolaire complet (avec des espaces pour le parascolaire), des locaux pour les sociétés et pour la musique, trois salles de gym… L’habitat, je l’ai dit, c’est un ensemble qui dépasse les limites de l’appartement. Il y aura de la vie à Belle-Terre.
La qualité paysagère et environnementale aussi, car le projet s’inscrit dans une démarche environnementale forte.
Pour favoriser la biodiversité, 50% des surfaces du quartier sont dédiées à la nature, On va planter plus de 450 nouveaux arbres et créer un parc forestier de 23 espèces.
Grâce à la géothermie et aux panneaux solaires le quartier est alimenté à 90% par des énergies renouvelables. Des toitures végétalisées et d’importantes surfaces perméables optimisent le cycle de l’eau. 95% des matériaux excavés ont été réutilisés sur place. Ils n’ont pas pris la route pour être jetés au loin. Plus loin, un verger comprendra des pommiers, des poiriers, des pruniers, des cerisiers… et même de la vigne. Une attention particulière a été portée tout au long du processus sur le respect des objectifs de la charte de développement durable mise en place avec le WWF. Cela est, au sens propre, exemplaire.
Mobilité de qualité encore, avec l’allée Belle-Terre, ce mail central d’une longueur de près d’un kilomètre. Bordé d’environ 200 arbres, il organise l’accès au nouveau quartier. Son gabarit assure aux piétons et aux cyclistes un maximum de confort et de flexibilité. La Voie verte leur est accessible à proximité, pour gagner le centre-ville,
Hormis un dépose-minute scolaire et quelques places logistiques, ce mail se signale par l’absence de stationnement en surface. C’est apaisant. Les parkings habitants, commerces et visiteurs sont situées en sous-sol. Le Léman Express est tout près et la route de Mon-Idée aussi. La mixité, cela concerne aussi la mobilité.
Ce territoire a été tour à tour celte, romain, burgonde, franc, genevoisien, savoyard, bernois, savoyard, et à nouveau sarde, français… pour redevenir sarde, et finalement genevois.
Ces terres ont appartenu à la commune française d’Ambilly – certaines parcelles lui appartiennent encore – quand bien même le Traité de Turin les a situées en 1816 en territoire genevois. C’est original et cela éclaire une certaine idée de la région. Ici, la frontière est une référence, un témoignage et certainement pas une barrière.
Que retenir de cela?
Qu’un territoire vit par celles et ceux qui y habitent et par l’harmonie du voisinage. Belle-Terre, la Thônésienne, entretiendra un bon voisinage avec Vandœuvres, Presinge, Puplinge, Jussy et Ambilly.
Thônex est une ville en expansion. C’est d’ailleurs son slogan. Le fait est que beaucoup d’habitants et d’habitantes arrivent en même temps. Cela les met à égalité dans le processus d’appropriation du quartier. Cette interaction, c’est une définition de la cohésion sociale à laquelle je tiens. Les générations se doivent solidarité et respect. Les loisirs, la nature, le petit commerce, les bureaux qui se vident le soir et les salles de sports qui se garnissent, tout cela concourt à la qualité de vie.
Vous connaissez le mot d’Alphonse Allais. « Il faut construire les villes à la campagne, parce que l’air y est plus sain ». C’était au XIXe siècle. A l’époque, c’était juste une boutade mais aujourd’hui… Nous y voilà. Sauf que. La ville ne mange pas la nature. Elle s’y adapte, elle s’y enroule, elle la promeut. Elle la respecte.
J’invite toutes celles et ceux qui ont préparé et réalisé ces chantiers, qui ont conçu le quartier, qui l’ont construit et qui l’ont aménagé, et celles et ceux qui vont y vivre ou y travailler, à s’enrichir de leurs voisins, à apprécier la nature et à développer des projets associatifs !
La construction de Belle-Terre se poursuit. 670 logements aujourd’hui, 2600 en 2030. C’est un modèle inspirant pour d’autres quartiers à naître dans le canton. Un exemple réussi de partenariat public-privé, à l’échelle communale, cantonale et régionale. Que celles et ceux qui ont permis à ce rêve de se concrétiser soient chaleureusement remercié.e.s.
Thierry Apothéloz: « Oui, il est possible de promouvoir simultanément la cohésion sociale, l’environnement et la construction de nouveaux quartiers. Belle-Terre en est la preuve »
Discours réalisé lors de l’inauguration du quartier Belle-Terre aux Communaux d’Ambilly, le vendredi 17 septembre 2021 à 17h00 – Thônex – photo: Bruno da Silva
Il est toujours émouvant d’inaugurer un bâtiment. A plus forte raison un quartier. Car vous savez ce que c’est. Il faut du temps pour construire, à Genève. Tout le monde a un avis. On calibre les feuilles des arbres. On mesure les brins d’herbe. On soupèse les briques. On trouve l’idée bonne « mais plutôt ailleurs »… Cela prend du temps. Le bon côté, c’est que, lorsque l’habitat sort de terre, il est vraiment pensé. Et c’est l’heure, alors, de s’approprier le nouvel ensemble. Ainsi en est-il de Belle-Terre.
L’habitat, c’est une organisation de vie. Il faut de l’air et de la mixité dans un nouveau quartier. C’est un environnement social. Le brassage doit être à l’image de la société. Il faut des appartements en PPE, des loyers contrôlés, des coopératives, et aussi des infrastructures, de la nature… C’est un ensemble. Belle-Terre repose ainsi sur quatre piliers qui soutiennent le quartier tout entier.
La qualité urbaine tout d’abord. Un quartier doit être harmonieux. Celui-ci dispose de formes simples et diversifiées. Cette première étape de 14 bâtiments de 2 à 9 étages présente des patios ouverts sur des jardins collectifs et sur le grand paysage. Il est en phase avec la nature.
La qualité de quartier ensuite, avec ce qui entoure les logements Aujourd’hui nous saluons les 670 appartements de la première étape mais ils ne sont pas seuls. Des services, des commerces – 300 emplois nouveaux –, des locaux communs pour les habitants, des espaces de loisir, des équipements publics et un groupe scolaire complet (avec des espaces pour le parascolaire), des locaux pour les sociétés et pour la musique, trois salles de gym… L’habitat, je l’ai dit, c’est un ensemble qui dépasse les limites de l’appartement. Il y aura de la vie à Belle-Terre.
La qualité paysagère et environnementale aussi, car le projet s’inscrit dans une démarche environnementale forte.
Pour favoriser la biodiversité, 50% des surfaces du quartier sont dédiées à la nature, On va planter plus de 450 nouveaux arbres et créer un parc forestier de 23 espèces.
Grâce à la géothermie et aux panneaux solaires le quartier est alimenté à 90% par des énergies renouvelables. Des toitures végétalisées et d’importantes surfaces perméables optimisent le cycle de l’eau. 95% des matériaux excavés ont été réutilisés sur place. Ils n’ont pas pris la route pour être jetés au loin. Plus loin, un verger comprendra des pommiers, des poiriers, des pruniers, des cerisiers… et même de la vigne. Une attention particulière a été portée tout au long du processus sur le respect des objectifs de la charte de développement durable mise en place avec le WWF. Cela est, au sens propre, exemplaire.
Mobilité de qualité encore, avec l’allée Belle-Terre, ce mail central d’une longueur de près d’un kilomètre. Bordé d’environ 200 arbres, il organise l’accès au nouveau quartier. Son gabarit assure aux piétons et aux cyclistes un maximum de confort et de flexibilité. La Voie verte leur est accessible à proximité, pour gagner le centre-ville,
Hormis un dépose-minute scolaire et quelques places logistiques, ce mail se signale par l’absence de stationnement en surface. C’est apaisant. Les parkings habitants, commerces et visiteurs sont situées en sous-sol. Le Léman Express est tout près et la route de Mon-Idée aussi. La mixité, cela concerne aussi la mobilité.
Ce territoire a été tour à tour celte, romain, burgonde, franc, genevoisien, savoyard, bernois, savoyard, et à nouveau sarde, français… pour redevenir sarde, et finalement genevois.
Ces terres ont appartenu à la commune française d’Ambilly – certaines parcelles lui appartiennent encore – quand bien même le Traité de Turin les a situées en 1816 en territoire genevois. C’est original et cela éclaire une certaine idée de la région. Ici, la frontière est une référence, un témoignage et certainement pas une barrière.
Que retenir de cela?
Qu’un territoire vit par celles et ceux qui y habitent et par l’harmonie du voisinage. Belle-Terre, la Thônésienne, entretiendra un bon voisinage avec Vandœuvres, Presinge, Puplinge, Jussy et Ambilly.
Thônex est une ville en expansion. C’est d’ailleurs son slogan. Le fait est que beaucoup d’habitants et d’habitantes arrivent en même temps. Cela les met à égalité dans le processus d’appropriation du quartier. Cette interaction, c’est une définition de la cohésion sociale à laquelle je tiens. Les générations se doivent solidarité et respect. Les loisirs, la nature, le petit commerce, les bureaux qui se vident le soir et les salles de sports qui se garnissent, tout cela concourt à la qualité de vie.
Vous connaissez le mot d’Alphonse Allais. « Il faut construire les villes à la campagne, parce que l’air y est plus sain ». C’était au XIXe siècle. A l’époque, c’était juste une boutade mais aujourd’hui… Nous y voilà. Sauf que. La ville ne mange pas la nature. Elle s’y adapte, elle s’y enroule, elle la promeut. Elle la respecte.
J’invite toutes celles et ceux qui ont préparé et réalisé ces chantiers, qui ont conçu le quartier, qui l’ont construit et qui l’ont aménagé, et celles et ceux qui vont y vivre ou y travailler, à s’enrichir de leurs voisins, à apprécier la nature et à développer des projets associatifs !
La construction de Belle-Terre se poursuit. 670 logements aujourd’hui, 2600 en 2030. C’est un modèle inspirant pour d’autres quartiers à naître dans le canton. Un exemple réussi de partenariat public-privé, à l’échelle communale, cantonale et régionale. Que celles et ceux qui ont permis à ce rêve de se concrétiser soient chaleureusement remercié.e.s.
Articles récents